Où finit le bois fribourgeois?
Près d'un arbre sur deux est aujourd'hui brûlé et la part du bois d'énergie devrait continuer à grandir.
Près de 244 mille mètres cubes de bois ont été récoltés en 2020 dans le canton de Fribourg. La plus grande partie finit encore aujourd'hui dans nos charpentes ou nos meubles. Mais la demande pour le bois d'énergie est croissante. "Certains marchés, comme le bois papier ou le bois industrie diminuent. C'est le bois énergie qui prend ces parts de marché", explique Patrick Ecoffey, garde-forestier pour la corporation Berra Gibloux. Aujourd'hui, près d'un arbre sur deux finit en bûches ou déchiqueté pour en faire des pellets ou des plaquettes par exemple. Et vu le développement des centrales de chauffages à distance et les privés qui remplacent leurs chauffages à mazout ou à gaz, la tendance devrait encore s'amplifier ces prochaines années.
Côté prix, la menace d'une pénurie mondiale, qui a suscité beaucoup de craintes l'été et l'automne passé, a eu du bon pour le bois suisse et fribourgeois. Après des années de baisse, le prix du bois employé dans le domaine de la construction est remonté. Forêt Suisse, l’association des propriétaires suisses de forêts, s'attend maintenant à une hausse du prix du bois d'énergie pour cette année.
Un manque de relève qui inquiète
Côté emploi, les bûcherons se font de plus en plus rares. Patrick Ecoffey, également président de l’Association du personnel forestier fribourgeois, explique que le nombre de places d'apprentissage a diminué ces dernières années en raison de regroupements ou de rationalisation. Mais le problème, c'est surtout que beaucoup d'apprentis ne restent pas dans le métier. Seul 30 à 40% des jeunes formés restent dans le domaine, explique Patrick Ecoffey.
En 2020, 22 jeunes ont débuté ce CFC, qui dure 3 ans. Côté salaire, en 2021, la Convention collective de travail prévoyait un minimum de 4277 francs par mois pour un forestier-bûcheron avec un CFC.
