Parler de sexe sans tabou avec Christine Gonzalez

La Fribourgeoise qui anime la Question Q sur la Première est mue par le désir de faire parler les minorités et "d'éclater les normes".

Son émission lui permet de visibiliser les minorités qui vivent autre chose que la norme. © La Télé

Repérée par Patrick Cohen alors qu'elle a eu l'idée atypique d'interviewer "ses plus grands fantasmes", soit des auteurs morts tels que Marguerite Duras et Sartre, la journaliste qui a fait ses armes à RadioFr en 2005 anime aujourd'hui la Question Q sur la Première.

Observant que la mort, l’argent et le sexe sont des thèmes porteurs pour conquérir l'audience et générer des clics, la chroniqueuse a décidé de s'aventurer sur le territoire de l'intime. Consciente que c'est une thématique qui peut parfois heurter, elle cherche à éviter cet écueil en évitant de "poser une question à laquelle je n’aurais pas envie de répondre." Parler de sexualité à la radio implique une préparation en amont, notamment avec les invités.

En juin, elle a fait son coming-out médiatique dans les pages de l'Illustré à l'occasion du mois des fiertés. Ce coming-out a été motivé par le fait que sa compagne aurait apprécié voir un couple homosexuel s’afficher dans un média important, quand elle se posait des questions sur sa sexualité. Afficher son couple sur un média populaire tient de l'acte militant. « Deux femmes, deux hommes qui se prennent la main dans la rue, c’est une prise de pouvoir", affirme-t-elle. 

Pour elle, être femme et être lesbienne, c'est risquer de souffrir d'une double discrimination. « C’est une sorte de double invisibilisation. Une femme dans l’espace public aurait tendance à se faire discrète, car la place est déjà pas mal prise, et aussi en tant qu’homosexuelle, on est soumis à d’autres dangers, les actes homophobes et transphobes existent encore en Suisse."

Son émission lui offre justement l'opportunité de faire parler celles et ceux qui vivent autre chose que la norme. Elle y donne une visibilité aux minorités sexuelles et raciales. « On a besoin de voir des homos, des trans, des gros, des handicapés, car sinon, c’est étouffant », prône-t-elle. 

Celle qui se considère comme la cheffe d'orchestre d'une équipe composée de spécialistes, de sexologues, de chroniqueurs et de chroniqueuses dotés d'une expertise cherche à faire "éclater les normes et les standards" d'une société qui nous "assomme d'injonctions à tous les niveaux", dont le domaine de la sexualité.

Voir l'interview:




RadioFr. / Frapp - Karin Baumgartner / Marc Schaller
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