Peu de certitudes pour Mujinga Kambundji

Mujinga Kambundji a accumulé les médailles ces cinq dernières années. Mais elle aborde les Mondiaux de Budapest sans trop de certitudes. "Je me demande de quoi je suis capable", lâche-t-elle.

Mujinga Kambundji ne sait pas trop à quoi s'attendre à Budapest © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La sportive suisse de l'année 2022 avait commencé l'année en fanfare. Début mars, elle s'est parée d'or sur 60 m aux Européens en salle à Istanbul, triomphant pour la troisième fois lors d'un grand événement après son sacre mondial sur 60 m en salle et son titre européen sur 200 m en 2022.

Mais Mujinga Kambundji a été stoppée dans son élan par une fasciite plantaire. Elle est certes habituée à composer avec diverses douleurs aux pieds, mais cette fois-ci, elle n'a pas pu s'en débarrasser malgré tous ses efforts. Et en avril, elle a suivi une autohémothérapie.

"Il est difficile de dire ce qui a fait déborder le vase", explique Mujinga Kambundji pour décrire le problème. Dès lors, il ne lui restait plus qu'à faire des exercices ciblés et à espérer que les problèmes cessent rapidement. "Personne ne peut estimer combien de temps cela peut durer", rappelle-t-elle.

Sauter la saison, pas une option

S'octroyer une pause durant la saison actuelle en plein air n'aurait été une option pour la Bernoise que si elle avait pu courir des risques dans la perspective de 2024 et des Jeux olympiques de Paris. Après les Mondiaux, elle veut si possible également participer au Weltklasse de Zurich et au meeting de Bellinzone.

"Pour moi, il était clair qu'il fallait essayer si c'était possible", explique Mujinga Kambundji. Et ce justement en raison de Paris 2024. "Si mon corps n'avait pas été au top de ses performances pendant presque toute l'année, on ne sait pas comment il aurait réagi" la saison prochaine, glisse-t-elle.

Même les douleurs ressenties fin juin à Athletissima, pour sa première course de la saison, ne l'ont pas découragée. Il était toutefois déjà clair avant le rendez-vous lausannois qu'elle ne s'alignerait cette année que sur 100 m.

Depuis Lausanne (11''41), elle a participé à cinq courses dont trois le même jour aux Championnats de Suisse fin juillet à Bellinzone. Au Tessin, elle a signé en finale son meilleur temps de la saison, 11''05, certes loin de son record national (10''89).

La médaillée de bronze du 200 m des Mondiaux 2019 a pris conscience qu'elle pouvait se maintenir "à peu près en forme" même avec un entraînement alternatif. Une semaine après le meeting de Lausanne, elle a pu s'entraîner à nouveau "plus normalement". Mais dans l'ensemble, elle en a fait nettement moins que d'habitude.

De plus, elle a d'abord effectué ses entraînements sur piste presque exclusivement avec des chaussures à pointes souples. Ce n'est que depuis les Championnats de Suisse qu'elle utilise majoritairement les chaussures en carbone plus agressives. "C'est presque un autre monde", souligne-t-elle.

Impression positive

Mujinga Kambundji aurait bien aimé participer également au 200 m et au relais 4x100 m dans la capitale hongroise, "mais je suis déjà contente d'être là". Ces derniers temps, elle s'est sentie "un peu mieux" et a livré "un ou deux bons entraînements qui lui ont donné confiance".

Mais il est clair qu'elle devra faire bien mieux que 11''05 pour atteindre la finale du 100 m, comme aux JO de Tokyo en 2021 (6e) et aux Mondiaux à Eugene l'an dernier (5e). "Je me demande moi-même de quoi je suis capable", dit-elle. Elle en saura plus dimanche après les séries, les demi-finales et la finale étant programmées lundi.

ATS
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