La chanteuse Phanee de Pool sort son premier livre
Connue comme chanteuse, slameuse ou encore performeuse, Phanee de Pool a décidé de se raconter dans une autobiographie déjantée. Interview.
Fanny Diercksen alias Phanee de Pool a commencé sa carrière artistique en tant que chanteuse entre 2016 et 2017. Cette dernière s'illustre au travers d'un genre musical à mi-chemin entre le rap et le slam, qu'elle surnomme le "slap". Cette fois, la chanteuse aux trois albums décide de prendre une nouvelle direction et de sortir, le 7 novembre prochain, son journal de bord autobiographique écrit à la main. Interview.
Avant toutes choses, nous allons rappeler aux auditeurs que vous étiez animatrice à Radio Fribourg, quel souvenir vous en gardez ?
Surtout les trajets que je faisais entre Bévilard (près de Bienne), chez mes parents, et Fribourg. Par le petit matin embrumé, en suivant des tracteurs à betterave qui roulaient à 10 km/h et être chaque fois presque à la bourre. Mais aussi, notamment, de bons souvenirs et de belles rencontres au sein de la rédaction.
Vous faisiez l'émission de 6 heures à 9 heures du matin le samedi. Il fallait se lever très tôt. D'ailleurs, vous venez de Bienne à la base, en fait, quel est votre lien avec le canton de Fribourg ?
Je pense que j'ai créé du lien avec Fribourg en venant travailler à la radio et je suis aussi venu jouer devant le public fribourgeois. Et c'est un public que j'affectionne particulièrement pour son authenticité comme les Valaisans. Vous n'êtes pas un canton, mais, vous êtes un pays à vous-même.
Alors le 7 novembre prochain, votre premier livre sort avec 265 pages, appelé Phanee de Pool, écrit par Fanny Diercksen. Comment vous avez fait pour vous lancer ?
Je me disais que c'était un brouillon à la base, car les éditions Favre m'ont approché, il y a quelques années, et m'ont proposé de faire un livre avec mes textes. Et je me suis dit que je pouvais simplement leur donner mes textes bruts. Mais, ils voulaient que je réalise quelque chose avec "ma patte". J'ai compris alors qu'ils me donnaient carte blanche. J'ai commencé "700 livres en l'espace de quatre ans", je ne savais pas comment bien démarrer et ils ont insisté pour que je m'y mette réellement au bout d'un moment. J'ai commencé une histoire sur des papiers de bourrage, j'ai présenté cela à la maison d'édition et ils ont décidé qu'on allait présenter le livre sous la forme d'un brouillon. J'ai rajouté des dessins, des photos... ça a commencé à prendre une forme farfelue qui a finalement plu.
Il faut dire que vous vous dévoilez dans ce livre: vos choix, vos peines, votre enfance. Tout le monde y passe: vos parents, la grand-mère, votre chien, l'ingé-son... est-ce qu'il y a des chapitres qui ont été plus compliqués à écrire que d'autres ?
Je ne trouve pas qu'ils ont été compliqués à écrire, je pense qu'ils ont plus été salvateurs à écrire, les chapitres un peu tangents. Finalement, c'est vrai qu'on me connait seulement à travers mes scènes ou ma musique, mais les gens ne connaissent pas vraiment le personnage qui est derrière tout ça. De base, je suis extrêmement pudique, en fait, j'ai dû franchir cet "obstacle" pour créer ce livre. Je ne voulais pas répéter dans ce bouquin ce que j'ai dit les sept dernières années en interview. C'est pourquoi j'ai dû faire tomber des barrières afin de lâcher la pudeur. C'est pour ça qu'il y a des sujets comme le thème de la famille et autres que j'ai abordés.
On va parler de votre chien, l'amour de votre vie, Leon, que vous avez trouvé en Sicile... il fait partie de votre quotidien, vous en parlez même dans une chanson. Est-ce que vous vous inspirez de votre environnement et de tout ce que vous vivez pour écrire ?
Oui, il y a beaucoup de bribes de mon quotidien dans mes chansons ou dans le livre qui va paraitre. Je dois aussi faire attention parce qu'on pourrait croire que je décris ma vie. Ce n'est pas toujours le cas, c'est aussi comme dans une pièce de théâtre, j'invente des scènes. Mais, oui, j'essaie de raconter des récits un peu candides en ayant un regard assez détaché, même si ça me concerne.
Vous êtes aussi une bête de scène, vos spectacles ressemblent à des "one-woman-show" en axant sur la communication avec le public. Est-ce que c'est ça qui vous nourrit et est-ce que le public vous le rend ?
Oui, je crois, c'est aussi ça qui me drille. C'est vrai que les premières scènes, j'étais rongé par le trac. Mais au bout de trois-quatre chansons, je me rendais compte que j'avais des baffes d'amour et d'adrénaline qui m'emmenait au Zénith. Et j'étais bien, je me rends compte maintenant que ce sont ces émotions qui me donnent l'envie de continuer de faire de la scène, même si on passe aussi par des phases négatives dans ce métier. Mais, coller des sourires sur des visages, c'est ça qui me motive et qui fait du bien.
Trois albums à votre actif, depuis 2017, vous sillonnez les scènes en France, en Suisse... vous vivez même de votre passion. Aujourd'hui, qu'est-ce qui vous reste à conquérir ?
Encore beaucoup de choses, je ne m'assieds pas sur mes acquis. La francophonie est très grande. On a conquis une partie de la Suisse romande, mais il reste le Canada, la Belgique et d'autres parties de la Suisse. J'ai envie de voyager, mais pas trop loin parce que je n'aime pas prendre l'avion et dormir hors de mon lit (rire). Le rêve ultime, pour moi, serait quand même de pouvoir jouer à l'Olympia de Paris.