Plan d'austérité: "Il va falloir faire des sacrifices"

Fribourg prévoit 630 millions de francs de déficit entre 2026 et 2028. Ce qui rend selon lui un programme d'assainissement indispensable.

Le directeur des finances, Jean-Pierre Siggen, ne se voile pas la face: des mesures fortes seront nécessaires. © KEYSTONE

Les perspectives financières du canton de Fribourg s'assombrissent. Le gouvernement fribourgeois a présenté mercredi son plan financier pour la période 2025-2028. Pour la première fois, il donne une estimation des déficits prévus dans les budgets.

Des trous de 200 millions de francs environ en 2026, en 2027 et en 2028. Une situation due à "des dépenses en hausse dans différents domaines - social, formation, assurances maladie - avec des charges qui progressent plus vite que les dépenses", explique Jean-Pierre Siggen, ministre en charge des finances.

Moindre soutien de la Confédération

En cause, également: un soutien plus faible de la Confédération, qui est aussi en train d'adopter des mesures d'austérité. "On recevra entre 50 et 70 millions de francs de moins chaque année", selon Jean-Pierre Siggen.

Une situation préoccupante, selon le Conseil d'Etat, qui rend indispensable un programme d'assainissement. Des groupes de travail viennent d'être constitués. Des centaines de mesures sont sur la table.

Le ministre des finances prévient qu'il n'y aura pas le choix: "Il va falloir faire des sacrifices et couper partout. Nous pourrons reporter certains investissements, comme pour la rénovation du Château de Bulle. Mais cette mesure seule ne suffira pas à parvenir à l'équilibre. Il faudra aller plus loin."

Le gouvernement compte bien explorer toutes les pistes, "sans tabou":  hausse d'impôt pour les particuliers, gel du palier des fonctionnaires ou suspension de l'indexation de leurs salaires, diminution de certaines subventions ou ralentissement des dépenses dans certains domaines, comme la numérisation, où les dépenses ont été multipliées par trois en six ans. 

Arbitrages politiques

Rien n'est encore décidé, mais un délicat travail commence pour le Conseil d'Etat, qui examinera à chaque fois le coût social d'une mesure et ses économies potentielles, ainsi que le moment où ses répercussions se feront sentir.

"A la fin, ce n'est pas qu'un projet technique, c'est un projet politique qu'il faudra assumer", indique Jean-Pierre Siggen. Le programme d'économies doit être présenté au printemps et fera l'objet d'une consultation. Les députés en débattront à l'automne.

RadioFr. - Maëlle Robert
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