Premier jour de l'Aïd

Les fidèles musulmans accomplissent dimanche à Mina le dernier grand rituel du pèlerinage annuel en Arabie saoudite, la lapidation des stèles représentant Satan, au premier jour de l'Aïd al-Adha, fête majeure de l'islam.

Les pèlerins doivent marcher sous un soleil de plomb. © KEYSTONE/Michael Buholzer

Dès l'aube, des foules de pèlerins ont commencé à se succéder devant les stèles dans la vallée de Mina, sur lesquelles ils jettent des cailloux, avant de revenir dans la ville sainte proche de La Mecque pour de nouvelles circonvolutions autour de la Kaaba, au centre de la Grande mosquée.

C'est pendant le rituel de lapidation, qu'une bousculade avait coûté la vie à quelque 2300 pèlerins en 2015. Le site a subi depuis d'importants aménagements permettant de fluidifier le mouvement des foules.

Les routes menant vers les stèles étaient néanmoins bondées de pèlerins marchant sous un soleil de plomb. "Il fait trop chaud", dit en passant une femme venue de Jordanie, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Sur le bord du chemin, des fidèles se sont assis pour reprendre des forces et boire de l'eau, tandis que d'autres étaient allongés, visiblement éprouvés.

"Tous égaux"

Samedi, les pèlerins avaient dormi à la belle étoile dans la plaine de Mouzdalifa, située à quelques kilomètres de Mina, après avoir passé la journée à prier et à réciter le Coran au mont Arafat, où les températures ont atteint les 46 degrés Celsius.

Selon les médias locaux, de nombreuses personnes ont été soignées pour des troubles liés à la chaleur durant cette journée, mais aucun chiffre officiel n'a été annoncé sur le nombre total de cas recensés depuis le début des rituels.

Le hajj se déroule sur au moins quatre jours à La Mecque et ses alentours, souvent en plein air.

Plus de 10'000 cas avaient été enregistrés l'année dernière, selon les autorités. Malgré les très hautes températures dans l'une des régions les plus chaudes au monde, le rassemblement autour du mont Arafat, temps fort du pèlerinage, s'est tenu dans une grande ferveur.

"Ce lieu nous montre qu'on est tous égaux, qu'il n'y pas de différences entre les musulmans du monde", a dit Amal Mahrouss, une femme de 55 ans venue d'Egypte.

Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam. Il doit être accompli par tous les musulmans au moins une fois dans leur vie s'ils en ont les moyens.

Comme en 2023, plus de 1,8 million de fidèles y ont pris part cette année, dont 1,6 million venus de l'étranger, ont annoncé les autorités saoudiennes.

Fête du sacrifice

Le rituel de la lapidation se déroule au premier jour de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde en souvenir du sacrifice qu'avait failli accomplir Abraham en voulant immoler son fils, avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de tuer un mouton à sa place, selon la tradition.

A cette occasion, les pratiquants égorgent une bête, en général un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux.

Les célébrations sont toutefois assombries cette année par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. "Nous ne ressentons pas l'Aïd car nos frères à Gaza sont opprimés sous l'occupation (israélienne)", affirme Najem Nawwar, pèlerin égyptien de 43 ans.

Le roi saoudien Salmane a fait venir à ses frais au hajj 2000 Palestiniens, dont la moitié sont des membres de familles de victimes de Gaza réfugiés à l'étranger.

Les autorités ont prévenu qu'aucun slogan politique ne serait toléré durant le hajj.

Mais cela n'a pas empêché de nombreux pèlerins d'exprimer auprès de l'AFP leur solidarité avec les Palestiniens. "Nous prions pour eux (...) et pour la libération de la Palestine, afin que nous ayons deux fêtes au lieu d'une", dit Wadih Ali Khalifah, un Saoudien de 32 ans.

ATS
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