Quand armaillie se conjugue au féminin
Ce week-end, trois femmes ont rejoint officiellement la Société des armaillis de la Gruyère, une première. Rencontre avec l'une d'entre elles.
La Télé: Marie Charrière, Elisabeth Oberson et vous, Alexandra Pugin, trois noms à retenir, qui marquent l'histoire: vous êtes les premières femmes à intégrer la Société des Armaillis de la Gruyère. Vous avez été intronisée samedi à Treyvaux lors de l'Assemblée Générale dans ce bastion masculin et centenaire. On imagine que vous avez vécu un moment quand même très émotionnel?
Alexandra Pugin: oui, ça fait plaisir. C'est vrai que ça faisait longtemps qu'on attendait là-dessus. Et puis d'un coup, c'est arrivé. On était toutes fières d'être acceptées et reconnues pour le travail qu'on fait.
L'important pour vous, c'était aussi cette forme de reconnaissance pour le travail des femmes sur l'alpage?
Il y a pas mal de femmes à l'alpage. Du travail, on fait quand même beaucoup. Même si on ne travaille pas autant que les hommes, on fait quand même des choses que les hommes n'ont pas besoin de faire. Ça les aide.
Pour vous, tout a commencé comme fille de chalet dans le Haut Valais, de là d'où vous venez.
J'étais fille de chalet à l'âge de neuf ans parce que je ne voulais plus rester l'été à la maison à ne rien faire. C'est vrai que mes parents n'étaient pas paysans et ma maman était plutôt contre cette idée. Elle m'a dit: "si tu vas, c'est tout l'été ou bien tu ne vas pas du tout". Je lui ai répondu que j'irai tout l'été et que je tiendrai bon. Et puis j'ai tenu bon.
Et c'est comme ça que vous êtes tombée amoureuse de l'alpage. Et que vous n'avez pas cessé d'y travailler. Actuellement, vous tenez la buvette du Chalet Neuf sur les Hauts de Riaz avec votre époux. C'est comment la vie à l'alpage?
Avant, on avait l'alpage à Motélon, c'était différent quand on n'avait pas la buvette. On était toujours ensemble avec les enfants, on les a vus grandir. Mais avec la buvette, il y a les clients, c'est plus stressant. Un travail assez dur, mais super. Quand on aime, on le fait.