Quel avenir pour l'agriculture fribourgeoise?

Le canton de Fribourg a présenté son rapport agricole 2024. Un document clé qui fixe les objectifs et mesures pour les 5 prochaines années.

Suite aux révoltes paysannes du début de l'année, le dialogue a été "sain et constructif", estime Didier Castella. © KEYSTONE

"Produire mieux oui, produire moins non!" Voilà la vision du conseiller d'État Didier Castella, directeur de l'agriculture, des institutions et des forêts, pour l'avenir de l'agriculture fribourgeoise. Le canton a présenté son rapport agricole 2024 ce lundi.

Ce document crucial définit les objectifs de la politique cantonale pour les cinq prochaines années. Il intervient dans un contexte tendu, marqué par des défis économiques, sociaux et environnementaux majeurs, soulignent les autorités. Ces facteurs ont notamment contribué à la révolte agricole du printemps 2024, que le canton a "entendue". Il n'est toutefois pas possible d'apporter des "solutions en un coup de baguette magique" et le gouvernement s'est donc mis au travail, a souligné Didier Castella.

Promotion et soutien

Le rapport présente sept axes stratégiques pour l'avenir de l'agriculture fribourgeoise. Parmi ces axes développés par le Conseil d'État pour soutenir les paysans figurent par exemple la promotion d'une agriculture innovante et le renforcement des circuits courts via la promotion de produits du terroir. Le gouvernement veut aussi aider les producteurs de lait avec un plan d'action visant à améliorer les conditions-cadres pour une production laitière durable dans le canton.

Un autre paquet de mesures a pour objectif d'améliorer le bien-être des paysans, par exemple à travers un réseau de "sentinelles" chargées de déceler les situations de crise. Le gouvernement entend aussi développer la compréhension entre urbains et ruraux à travers diverses activités.

Parmi les autres mesures figurent un soutien pour faire face au changement climatique ainsi que des actions liées à la sécurité alimentaire et aux outils de production.

Marge de manœuvre limitée

Au niveau des paiements directs et autres mesures financières, le Conseil d'État reconnaît une marge de manœuvre limitée. La politique agricole et les moyens qui lui sont accordés sont essentiellement du ressort de la Confédération, constate-t-il dans le rapport.

L'agriculture occupe une place centrale dans l'économie et la culture fribourgeoises. Le canton entend donc défendre une agriculture professionnelle, productive et respectueuse de l'environnement. Cette position sera particulièrement importante dans le cadre des discussions sur la future politique agricole fédérale PA30+.

ATS / Frapp - Mattia Pillonel
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