Fribourg: hommage rendu à la victime d'Epagny

Mercredi en ville de Fribourg, plus de 200 personnes se sont réunies pour dénoncer le féminicide et honorer la mémoire de la victime.

des bougies ont habillé le sol, marqué du chiffre 14: soit le nombre de féminicides depuis le début de l'année en Suisse. © Frapp

Plus de 200 personnes ont répondu à l'appel de la Grève féministe Fribourg, ce mercredi soir devant le théâtre Equilibre. Bougies à la main, minute de silence, poing en l'air: entre profonde tristesse et colère, le public a rendu hommage à la victime du féminicide d'Epagny, une femme de 39 ans, mère de quatre enfants. Victime, malgré des mesures de protection mises en place. Son mari s'est donné la mort après avoir abattu sa compagne. Le couple était en cours de séparation.

"Les femmes sont-elles entendues et prises au sérieux? C'est ça qu'on veut, c'est ce qu'on exige", souligne Monica, venue avec un groupe d'amies. D'autres ont participé en famille, comme Leia. Émue, elle est consolée par sa petite soeur et sa maman. "Cette femme avait dit qu'elle ne voulait pas que son mari l'approche. On dirait que tout le monde s'en fout. Maintenant c'est trop tard. C'est tellement injuste!"

Au sol, les bougies déposées par le public sont venues éclairer cette statistique alarmante: 14 féminicides depuis le début de l'année en Suisse. "Les violences sexistes et sexuelles sont des violences systémiques", rappelle Arame Seck, membre du collectif Grève féministe. "Les féminicides, c'est à la fin du spectre, c'est le drame. C'est un échec institutionnel." Le drame de jeudi dernier a relancé le débat autour de la prévention des violences domestiques.

L'organisation a pris la parole pour adresser ses demandes. "Nos revendications, ce sont celles qu'on a lancées lors de l'appel de la grève de 2023. Ça passe par le fait que la Suisse mette en oeuvre de manière réelle la Convention d'Istanbul, (ndlr un traité international du Conseil de l'Europe visant à prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique). Ça passe par un plan ambitieux au niveau national de protection face aux violences sexistes et sexuelles, le besoin d'avoir un observatoire national des violences et que les associations aient plus de moyens au niveau cantonal."

Ce vendredi, une marche blanche et orange en hommage à la victime d'Epagny aura lieu à Bulle. Un cortège partira du stade de Bouleyres à 10h en direction de la place du Marché.

Frapp - Alexia Nichele
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