L'initiative pour la sauvegarde du lac de la Gruyère écartée
Les députés fribourgeois ont rejeté ce jeudi l'initiative "Pour la sauvegarde du lac de la Gruyère et de ses rives". Le peuple tranchera.
Les députés fribourgeois ont rejeté jeudi l'initiative "Pour la sauvegarde du lac de la Gruyère et de ses rives", sans lui opposer de contre-projet. Le texte veut inscrire la préservation et la protection du lieu dans la Constitution cantonale.
Le rejet est tombé par 79 voix contre 4 et 14 abstentions. Les députés ont suivi la position du Conseil d’Etat selon lequel "il n’y a pas besoin de légiférer davantage pour protéger le lac de la Gruyère". L'exécutif cantonal estime que les protections actuelles sont suffisantes.
Pas de retrait
L'initiative constitutionnelle entièrement rédigée a été lancée par le comité citoyen "Sauvez les Laviaux". Validée en novembre par le Grand Conseil, à l'unanimité des 82 voix exprimées, elle avait été déposée antérieurement à la Chancellerie d'Etat munie de 9'378 signatures, dont 9'249 valables, alors que 6000 étaient requises.
Le texte s’inscrivait, initialement, en opposition au projet abandonné de vague artificielle Goya Onda, à Morlon. Il veut inscrire la protection du lac, de ses abords et ses rives dans la Constitution fribourgeoise. Le comité d’initiative a déjà affirmé regretter que l’idée d’un contre-projet n’ait pas été privilégiée.
Le texte vise à éviter toute "artificialisation" du site, a répété le secrétaire du comité et député PVL Daniel Savary, qui a écarté l'idée d'un retrait. Un amendement du PS, soutenu par le groupe Vert-e-s et alliés, n'a pas passé la rampe. Il demandait d'inciter à trouver un accord pour éviter une votation populaire.
Trop contraignant
La région figure dans l’inventaire des paysages d’importance cantonale (PIC) et le plan directeur cantonal, a rappelé le conseiller d'Etat Didier Castella. Une partie du lac constitue une réserve d’oiseaux d’eau et de migrateurs d’importance nationale. La Constitution prévoit encore qu’Etat et communes préservent la nature et le patrimoine culturel.
Les collectivités publiques sont aussi tenues de protéger la diversité de la faune et de la flore ainsi que les milieux vitaux. L’initiative est "extrêmement contraignante et n’offre pas de marge de manœuvre", a relevé le Conseil d'Etat, empêchant des projets de petite importance, comme des aménagements de mobilité douce.
"D’autres régions, avec des sites naturels tout aussi dignes de protection, pourraient revendiquer leur inscription dans la Constitution", a encore noté le gouvernement dans son message.