Singine: un aide-soignant condamné pour agression sexuelle
Un aide-soignant aurait touché une personne âgée lors d'un soin de routine. Il écope de huit mois de prison avec sursis et d'une interdiction d'exercer.

L'affaire remonte à la pandémie. À l'époque, une femme âgée était hospitalisée à l'hôpital de Tavel après avoir contracté le Covid-19. Dans le cadre d'un soin de routine, un aide-soignant l'aurait touchée de manière inappropriée en lui appliquant une crème. Il lui aurait également pris la main et forcée à le toucher intimement.
L'homme a été condamné par le Tribunal du district de la Singine. Il écope de huit mois avec sursis, d'une interdiction d'exercer et d'une expulsion du territoire. Pour le Tribunal, "il n'y a aucune raison pour que la victime porte de telles accusations sans fondement".
Déclarations cohérentes
La défense de l'aide-soignant avait en effet émis l'hypothèse, basée sur une déclaration de la plaignante, que celle-ci avait été victime d'une agression sexuelle il y a des décennies, alors qu'elle était jeune femme, et que cet incident avait provoqué une sorte de flashback, qui l'aurait fait surréagir. "Une telle déduction est plus que discutable compte tenu du dossier et relève de la pure spéculation", estime le Tribunal.
Celui-ci estime également que les déclarations de la victime sont cohérentes, qu'elle décrit les faits de manière détaillée et crédible. En revanche, l'accusé a eu du mal à donner des réponses claires aux questions posées. Il aurait fait des déclarations sur l'état de la patiente, indiquant par exemple qu'elle était désorientée et qu'il l'avait trouvée nue le soir de l'incident, mais il n'avait rien consigné dans le rapport de soins.
Le fait que la femme n'ait porté plainte qu'environ trois mois après sa sortie de l'hôpital ne va pas, selon le tribunal, à l'encontre de sa crédibilité. Elle n'aurait pris la pleine mesure de l'agression qu'après un certain temps et aurait été dépassée par la gestion de l'événement.
Interdiction d'exercer et expulsion
Le jugement prononce donc une peine de prison de huit mois avec sursis, assortie d'un délai d'épreuve de deux ans. La longue durée de la procédure –environ trois ans et demi– ainsi que le fait que l'homme n'ait pas de casier judiciaire ont eu, selon la motivation du jugement, un effet atténuant sur la peine.
L'homme ne peut également plus exercer d'activité professionnelle ou non professionnelle impliquant un contact régulier avec des personnes adultes particulièrement vulnérables, ni aucune activité professionnelle ou non professionnelle dans le domaine de la santé impliquant un contact direct avec des patients.
Le tribunal prononce par ailleurs une expulsion du territoire pour cinq ans, indique le jugement. Le condamné est aussi tenu de verser à la victime une indemnité pour tort moral d'un montant de 5'000 francs et de couvrir les frais d'avocat de 2'740 francs ainsi que les frais de justice et de procédure de 1'550 francs.
Selon les informations de l'avocat de la défense, le condamné fera appel auprès de l'instance supérieure, c'est-à-dire le Tribunal cantonal.