Le Covid en perte de vitesse, révèlent les eaux usées

Les stations d'épuration sont des ressources d'importance pour tracer les infections. A Fribourg, la charge virale est de 2,4%.

Selon les dernières mesures, la charge virale mesurée dans la station d'épuration de Fribourg est de 2,4%. Les résultats sont publiés tous les 7 jours. © KEYSTONE

Des échantillons d'eaux usées sont prélevés 3 à 6 fois dans une quarantaine de stations d'épuration en Suisse. Les prélèvements sont ensuite analysés dans un laboratoire externe pour détecter la charge virale du coronavirus présente dans nos toilettes. Ces données sont précieusement répertoriées par la Confédération sur le site de l'Office fédéral de la santé publique.

Vu que les tests sont à nouveau payants depuis le 1er janvier 2023, c'est un bon moyen de surveiller l'évolution des infections. Bonne nouvelle, selon la dernière publication, la charge virale affiche 2,4%, dans la STEP de Fribourg, qui réceptionne les eaux usées de toute la capitale cantonale et de ses alentours, soit plus de 44'000 personnes. Avant Noël, la charge virale moyenne atteignait encore entre 30 et 35%.

Pour arriver à ces résultats, des scientifiques de l'EPFL et de l'Eawag ont développé au début de la pandémie une méthode pour analyser le matériel génétique du SARS-CoV 2 présent dans nos selles. Ainsi, l’échantillonnage permet de déceler le nombre de personnes infectées par le Covid, ou tout récemment guéris. Il permet également d'identifier les différentes mutations du virus. C'est grâce à cette méthode que les chercheurs ont pu détecter la présence du variant anglais en Suisse avant Noël.

A terme, l'analyse de l'évolution du Covid via nos toilettes pourra aider le gouvernement à établir des priorités pour les régions touchées, en termes de matériel, d'intensité des tests, ou de nouvelles mesures sanitaires.

Le projet actuel pourrait aussi servir de base pour détecter d'autres problèmes sanitaires dans les eaux usées, par exemple le virus de la grippe ou la résistance aux antibiotiques.

RadioFr. - Karin Baumgartner
...