"Il n'y a pas d'école inclusive, c'est l'école tout court"

Embauche, école inclusive, l'école a des défis à relever. Regard sur la situation avec la Conseillère d'État Sylvie Bonvin-Sansonnens.

Pour Noémie, l'année scolaire à venir se fera au gré des remplacements. Les places de travail fixes se font de plus en plus rares. © La Télé

Pour l'année scolaire à venir, 74 équivalents plein-temps supplémentaires ont été créés pour l'enseignement ordinaire et spécialisé au niveau primaire. Comment s'est passé le recrutement sachant que, récemment, le métier d'enseignant était en pénurie?

Sylvie Bonvin-Sansonnens: Cette année s'est mieux passée que les précédentes. Pour pallier les manques, des enseignants ont, par exemple, augmenté leur taux de travail. Mais la situation devrait s'améliorer, car nous n'avons jamais eu autant d'inscriptions à la HEP que pour cette rentrée. Il y a de bons signes.

Sur les 379 postes mis au concours au niveau primaire, seulement 15 % sont à temps plein. Pourtant, les jeunes diplômés réclament un travail à temps plein.

Nous sommes conscients que c'est difficile pour les jeunes. Ils doivent faire preuve de souplesse. Dans le métier, le temps partiel est courant. Cela concerne 55 % des enseignants francophones. Malgré tout, nous remercions les nouveaux professeurs pour leur engagement. Ils peuvent acquérir de l'expérience avant de, petit à petit, s'installer quelque part. En attendant, il y a toujours besoin de remplaçants.

Un autre enjeu est l'école inclusive. Aujourd'hui, 1103 élèves bénéficient de mesures d'intégration à l'école ordinaire. Un chiffre qui augmente également. Comment le gérez-vous?

Au total, il ne s'agit que de 2,7 % des élèves, ce qui est peu. En moyenne, une classe de primaire compte dix-huit élèves. Les profils particuliers comptent pour trois personnes. En conséquence, le chiffre est moindre pour les classes les accueillant. Elles comptent moins d'élèves "physiques". Mais en réalité, il n'y a pas d'école inclusive, c'est l'école tout court. Le canton de Fribourg doit accepter tous les enfants. Certes, certains nécessitent d'être placés en institution spécialisée. Mais pour les autres, on tente le pari de les inclure dans les classes ordinaires, avec des mesures de soutien.

Faudrait-il restreindre le nombre d'élèves par classe pour soulager les enseignants?

Je ne pense pas que ce soit la première mesure à mettre en place. Des projets sont à l'étude, comme le co-enseignement, où le second enseignant s'occupe à la fois de l'élève concerné et de la classe. On souhaite aussi proposer tout un ensemble d'aides, afin que chaque direction d'école les utilise selon ses besoins. On essaie de résoudre les problèmes des enseignants en collaborant avec eux. Il n'y a pas qu'une solution.

La Télé - Camille Tissot
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