Trafic de chiots: la Suisse durcit les règles

Acheter un chiot de moins de 15 semaines à l’étranger, dans le cadre professionnel, ce n'est désormais plus possible. Depuis le 1er février 2025, les chiots nés hors de Suisse devront être âgés de plus de trois mois pour être importés, selon une modification de l’Ordonnance sur la protection des animaux.

Le Conseil fédéral veut ainsi dissuader les trafiquants et limiter les achats compulsifs. La mesure vise les revendeurs professionnels en combattant notamment les élevages intensifs. "Garder un chiot sept semaines de plus réduit les profits et décourage les importations massives", explique Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal. Les races populaires, comme le chihuahua, le bichon maltais ou le bulldog français, sont particulièrement ciblées. Les douanes suisses surveillent ces flux, avec une antenne dédiée.

Troubles du comportement

Cette mesure vise aussi au bien-être des animaux: arracher un chiot à sa mère avant 15 semaines perturbe son développement. "Cela génère des troubles du comportement, comme la peur ou des difficultés de socialisation", alerte Grégoire Seitert.

Les acheteurs sont invités à vérifier les conditions d’élevage et l’état de santé de la mère. En plus d'avoir plus de 15 semaines, pour entrer en Suisse, les chiots doivent obligatoirement:

• Être pucés et vaccinés contre la rage (entre 12 et 16 semaines).
• Posséder un passeport européen et un certificat de santé.
• Subir des tests supplémentaires si provenant de pays à risque de rage.

L’engouement pour les chiots étrangers s’explique par des prix jusqu’à trois fois moins élevés qu’en Suisse. Cependant, les contrôles sanitaires restent stricts, surtout pour les pays non exemptés de rage (Afrique, Asie, Amérique du Sud). Les autorités rappellent l’importance d’adopter via des circuits légaux. En cas de doute sur un élevage, contactez l’Office fédéral des douanes ou le vétérinaire cantonal.