Tsahal reconnaît "une grave erreur" à Gaza

L'armée israélienne a reconnu mercredi avoir commis "une grave erreur" en tuant sept travailleurs humanitaires de l'organisation World Central Kitchen (WCK) dans la bande de Gaza. La frappe israélienne a suscité de vives réactions, notamment en Occident.

Les sept travailleurs humanitaires de l'ONG américaine World Central Kitchen, visés et tués par l'armée israélienne, étaient notamment originaires d'Australie, de Pologne et du Royaume-Uni. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER

"C'est une erreur qui a suivi une mauvaise identification de nuit, pendant une guerre, dans des conditions très complexes. Cela ne devrait pas avoir eu lieu", a ajouté le chef de l'état-major israélien, le général Herzi Halevi, dans un message vidéo.

"Nous partageons le deuil des familles [des victimes] et de l'ensemble de l'organisation World Central Kitchen, du fond du coeur", a poursuivi le général Halevi. "Un organisme indépendant enquêtera en profondeur sur l'événement et rendra ses conclusions dans les prochains jours", a-t-il annoncé.

Basée aux Etats-Unis, WCK, une des rares ONG à opérer encore dans le territoire palestinien dévasté par près de six mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, a annoncé suspendre ses opérations dans la région après la frappe, survenue lundi soir à Deir al-Balah (centre). Selon WCK, les victimes sont trois Britanniques, un Américano-Canadien, un Polonais, une Australienne et un Palestinien.

Biden "indigné"

Depuis le début de la guerre, WCK a participé aux opérations humanitaires en fournissant des repas dans le territoire palestinien, où la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine, selon l'ONU. Elle a aidé à l'envoi d'un premier bateau d'aide depuis Chypre via un couloir maritime vers Gaza à la mi-mars.

Le chef de l'Etat israélien Isaac Herzog a fait part mardi soir dans un communiqué de "sa profonde tristesse et ses excuses sincères".

Plus tôt dans la journée, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait reconnu une frappe "non intentionnelle" et un événement "tragique".

Plusieurs pays et organisations ont exprimé leur indignation, dont l'ONU, qui a dénoncé un "mépris du droit humanitaire international", et les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, qui ont réclamé une enquête "rapide et impartiale".

Le président américain Joe Biden s'est dit mardi "indigné" après la frappe israélienne à Gaza, estimant qu'Israël ne protège "pas assez" les volontaires venant en aide à la population palestinienne "affamée".

"Plus tragique encore, il ne s'agit pas d'un événement isolé", a-t-il déploré dans un communiqué. "Ce conflit a été l'un des pires dans l'histoire récente en nombre de travailleurs humanitaires tués", a-t-il poursuivi, ajoutant que de telles morts ne devraient "tout simplement pas arriver".

ATS
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