Colonie de vacances cherche enfants motivés
A Fribourg, l'historique colonie pour enfants Sainte-Thérèse n'attire plus. Cette année pourrait être déterminante pour sa survie.

Dormir dans un dortoir, partir pour des randonnées, participer à des estafettes, se faire des copains le temps d'une semaine, attendre avec impatience la boom et finalement ne pas oser danser, avoir le bourdon, mais pas trop, et se créer des souvenirs pour la vie.
Les colonies de vacances font partie des expériences incontournables pour les enfants. Incontournables? Cela ne semble plus être forcément le cas. C'est en tout cas le triste constat posé par Laure Wettstein, directrice de la colonie Sainte-Thérèse.
Des inscriptions en chute libre
Depuis 5 ans, ce camp estival voit le nombre d'inscriptions fondre comme neige au soleil. "Par le passé, il y avait 80 participants. Cette année, nous avons 42 inscrits", regrette Laure Wettstein, moins d'un mois avant l'édition 2023, qui emmènera les jeunes à Torgon, en Valais. Pour tenter d'inverser la tendance, les inscriptions sont encore ouvertes alors qu'elles ferment habituellement à la fin mai. Pour rentrer dans ses frais, la colonie de St-Thérèse aurait besoin de 70 enfants inscrits.
Comment expliquer cette chute? "Il est à nouveau plus simple de voyager après la pandémie, les familles préfèrent peut-être partir en vacances ensemble; est-ce que les enfants sont moins motivés à venir en colonie parce qu'ils savent que les téléphones portables et les jeux vidéos sont interdits; est-ce qu'une marche, une soirée disco et une chasse aux trésors font encore rêver les enfants de 2023? Est-ce qu'ils ont encore envie de passer des semaines avec leurs copains ou est-ce qu'ils ne préfèrent pas passer leurs vacances chez eux?" Laure Wettstein et son équipe se posent toutes ces questions qui restent sans réponse.
Et si l'argent était la raison? L'inflation pourrait retenir certains parents d'envoyer leurs enfants en camp. La responsable n'y croit pas. "On a certes dû augmenter le prix de 20 francs cette année, mais avec 270 francs pour une semaine, on reste une des colonies les moins chères de Fribourg et de la région."
Les autres colonies font le plein
La situation a de quoi questionner, d'autant plus que les autres colonies affichent complets. A Marly, le camp, qui aura aussi lieu à Torgon fin juillet, a fait carton plein. "Nous devons même refuser du monde!", regrette Jean-Baptiste Thalmann, membre du comité d'organisation. "Nous recevons environ 120 demandes pour 60 places."
Cette année à la colo de Marly, c'est la dernière du comité actuel. Pour l'année prochaine, il a fallu trouver des nouveaux bénévoles. "On les a trouvés. Je ne vais pas dire que cela a été facile, les gens ne se bousculent pas, mais nous avons un comité pour l'avenir", détaille-t-il.
"Nous avons l'avantage d'avoir des fratries fidèles qui reviennent d'année en année. Par la suite, beaucoup de ces jeunes deviennent des moniteurs", commente Violette Marbacher, co-responsable.
Face à un choix difficile
Pour la colonie de Sainte-Thérèse, l'heure est à la réflexion. "Nous devrons décider si nous souhaitons rester une "grande" colonie, ou si nous réduisons fortement la voilure", explique amèrement Laure Wettstein. "Nous aimerions pouvoir avoir le même chalet pour plusieurs années, cela pourrait nous coûter moins cher."
"C'est dommage, l'immense majorité des enfants qui participent à cette colonie adore. Je trouverais vraiment dommage pour les enfants que la colonie Sainte-Thérèse disparaisse", conclut la directrice.