Une vague de violence liée à la drogue en Suisse

Selon la police judiciaire fédérale, ce n'est qu'une question de temps avant que la Suisse ne connaisse une escalade de la violence liée au trafic de drogue.

Le prix de la cocaïne a largement baissé ces dernières années et est donc accessible pour plus de personnes. © KESTONE/Christof Schuerpf

Des "pays réputés calmes, comme la Belgique, la Hollande et la Suède, sont aujourd'hui touchés par des fusillades et des règlements de comptes, y compris à l'explosif [...] Il n'y a aucune raison de penser que la Suisse y échappera. Ce sera tôt ou tard", ajoute Yanis Callandret dans un entretien diffusé samedi par les journaux du groupe de presse Tamedia.

Cette hausse de la violence est en partie provoquée par la vague de cocaïne qui déferle sur l'Europe, précise-t-il. Les "groupes criminels sont organisés à l'échelle internationale. Leur but est de faire de l'argent, de s'imposer sur la place économique".

Mais ces groupes sont aussi actifs dans la traite d'êtres humains, la prostitution ou dans les escroqueries, poursuit M. Callandret. "Ils sont partout où il y a de l'argent à se faire".

Cocaïne partout

La consommation de cocaïne a doublé en dix ans en Suisse, rappelle le chef de la police judiciaire fédérale. "Ce ne sont pas uniquement les centres urbains qui sont concernés, mais aussi les communes plus rurales". Passant de 1000 francs le gramme il y a 20 ans à 30 francs actuellement en France, cette drogue "s'est démocratisée dans la consommation et dans l'usage" et touche tous les milieux, ajoute-t-il.

Quant au fentanyl, qui est 20 à 40 fois plus puissant que l'héroïne et fait des ravages aux États-Unis, il est pour l'instant très peu présent en Europe et en Suisse, remarque le policier. "Nous surveillons de très près ce qui se passe en Amérique du Nord", car "ce type de produit devrait arriver un jour sur le marché suisse".

ATS
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