Des tanières de renards au coeur de Fribourg
Depuis quelques semaines, plusieurs terriers ont été aperçus dans l'agglomération fribourgeoise, à quelques pas des habitations.
Un museau pointe au bord de la tanière. Dix minutes plus tard, cinq renardeaux se chamaillent sous le soleil matinal. Ils jouent, se mordent l'oreille ou la queue, tentent de faire basculer leur grand frère sur le côté. Un moyen d'apprendre à se défendre, à chasser, à maintenir son équilibre. Les renards mettent bas une fois par année, au printemps. En moyenne, on compte entre cinq et six renardeaux par portée.
Mais qu'est-ce qui explique que ces animaux choisissent la ville pour habitat? Entre trafic routier, bruit urbain et comportements parfois inappropriés de leurs voisins bipèdes, les sources de dérangement sont nombreuses.
Un animal opportuniste
Là où l'homme va, Goupil le suit. Le premier ayant coutume de disperser des déchets alimentaires autour de lui, le second ne se prive pas. Même s'il est connu comment étant un voleur de poules, son régime est très malléable et s'adapte facilement à la nourriture qui se trouve autour de lui.
"Aujourd'hui, il y a des renards qui naissent, vivent et meurent en ville. Ils ne connaissent jamais la forêt", confie le garde-faune fribourgeois Pascal Balmer. "Certains n'ont même plus besoin de chasser. Il y a des gens par exemple qui nourrissent non-stop leur chat dans des écuelles situées à l'extérieur. C'est un garde-manger illimité pour le renard."
Autre réserve du canidé: les sacs-poubelles laissés trop tôt devant la maison avant le service de ramassage. Il n'a besoin que d'un coup de patte pour éventrer le tissu. Pascal Balmer en est convaincu: cette abondance de nourriture prévaut largement les risques que constitue l'activité humaine.

Pour une bonne cohabitation
Si une personne aperçoit un terrier, le mieux est de ne pas s'en approcher, afin de ne pas stresser la mère et sa portée, et d'appeler le garde-faune. L'être humain est très rarement touché par les maladies du renard, mais l'animal peut tout de même être porteur de la gale ou de l'échinococcose, maladie parasitaire provoquée par des ténias.
A noter que le dérangement de la faune en période de protection fédérale, comme c'est le cas en ce moment pour le renard, peut entraîner une dénonciation au Ministère public. L'amende peut aller jusqu'à quelques centaines de francs. L'emplacement exacte des terriers n'est pas précisé dans cet article pour préserver leur tranquillité.
Afin d'éviter une présence indésirable dans son jardin, le Service des forêts et de la faune recommande de sortir les poubelles juste avant leur ramassage et de ne pas disposer de nourriture pour animaux à l'extérieur de la maison.