Plan phyto: le bilan des autorités

Le gouvernement tire un premier bilan intermédiaire du plan phytosanitaire cantonal deux ans après son lancement.

Le plan cantonal vise à réduire les quantités de pesticide dans l'agriculture. © KEYSTONE

Le gouvernement l’a martelé lundi matin : deux ans après son lancement, les effets du plan phyto cantonal se font sentir. Le bilan est donc positif, selon les autorités fribourgeoises.

Didier Castella, Conseiller d’État en charge de l’agriculture, va même jusqu’à affirmer que "c’est un des problèmes environnementaux que nous maîtrisons le mieux."

Le plan phyto, c’est quoi?

Il a été adopté par le Conseil d’État en juin 2021 et a pour objectif de réduire les risques liés aux produits phytosanitaires dans l’agriculture, mais aussi dans d’autres secteurs comme l’horticulture ou chez les particuliers, afin d’améliorer la qualité des eaux du canton de Fribourg.

Ce plan s’aligne sur le plan d’action des produits phytosanitaires de la Confédération, qui vise à réduire de moitié les risques associés à ces produits d’ici 2027.

Le Grand Conseil du canton de Fribourg a voté un crédit d’engagement de plus de 7 millions de francs pour la période 2022-2025, complété par un million de francs de la Stratégie "Développement durable du canton de Fribourg."

Sensibiliser les jardiniers du dimanche

Beaucoup de Fribourgeois et de Fribourgeoises aiment jardiner, mais pendant trop longtemps, ces particuliers ont pu avoir la main trop lourde avec les engrais, les désherbants et tous autres produits chimiques destinés à booster leurs concombres ou leurs courgettes. Résultat: les analyses montrent qu’il y a trop de phosphore et de métaux lourds dans les jardins familiaux.

Pour changer cela, le canton a mis en ligne des vidéos tutorielles et propose également des cours de sensibilisation. En deux ans, environ 200 personnes y ont participé et ont appris les bonnes pratiques pour réduire l’utilisation de pesticides. Ces cours vont être renouvelés à l’avenir. Trente communes ont aussi envoyé leurs employés communaux pour suivre des cours sur le thème de l’entretien durable des espaces verts.

Conseiller les agriculteurs

Les agriculteurs, eux, sont formés à l’utilisation des produits phytosanitaires, mais les pratiques évoluent, les technologies aussi. Ainsi, l’institut de Grangeneuve renforce ses activités de conseil pour les paysans. Il y a aussi des aides financières pour l’achat d’équipements comme des machines de désherbage mécanique ou des buses anti-dérive pour un traitement des pesticides plus précis.

Les autorités pensent désormais à renforcer et améliorer leur communication. Certaines prestations sont en cours de numérisation, à l’instar du bulletin phytosanitaire qui se retrouverait sur une application.

De bons résultats

Pour les autorités, les résultats sont là : plus de 90 % des échantillons contrôlés sont conformes aux conditions d’utilisation des produits phytosanitaires. Dans l’eau, les limites légales ne sont que rarement dépassées.

Seul point noir : la présence de métabolites, des sous-produits de pesticides, dans la Broye, le Lac, la Singine, la Sarine et la Glâne. "Il y a une partie des substances qui sont là et qui vont rester très longtemps, c’est dans la nature des choses. La principale chose que l’on peut faire, c’est d’éviter qu’il y en ait de nouvelles", explique Jean-François Steiert, Ministre de l’environnement.

Le plan phyto du canton de Fribourg s’étend jusqu’à la fin de l’année prochaine.

RadioFr. - Vincent Dousse
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