"J’ai écrit ces titres sans savoir qu'ils seraient écoutés"

Chanteuse du groupe Hyphen Hyphen, Santa présente son 1er album "Recommence-moi”. A découvrir le 18 juillet au Montreux Jazz Festival. Confidences.

La voix du groupe de rock anglophone Hyphen Hyphen rencontre désormais le succès en solo. © Ben Fourmi

RadioFr: Le déclencheur de cette carrière et de cette notoriété en solo, c'est évidemment la sortie du single “Popcorn Salé” qu'on retrouve sur ce nouvel album et qui est extrait de ton premier EP. Ce qui est fou, c'est que ce titre à la base ne devait pas sortir de ta chambre. Tu étais en pleine écriture du troisième album avec tes acolytes d’Hyphen Hyphen, tu t'es mise derrière ton piano toute tremblante, tu leur a fait écouter le titre et ils t’ont tout de suite encouragée à le sortir? 

Santa: Mais c'est ça! Quelle chance d'être accompagnée par des amis si bienveillants et qui n'ont pas peur, parce que c'est vrai quand on est dans un groupe. C'est eux qui m'ont poussée et qui m'ont aidée à sortir de ma chambre. Ils m'ont portée et puis s'ils avaient mis une seule virgule à un début de phrase, j'aurais avorté cette phrase immédiatement. Donc c'est eux qui m'ont dit de sortir “Popcorn Salé”. Quand j'ai décidé d'incarner “Popcorn Salé”, j'espérais, mais je ne m'attendais pas à autant.



Tout s'est enchaîné très vite. C'est grâce au succès de ce titre que tu t'es mise à composer ce premier album. Là, on a découvert le single “Recommence-moi”, qui est d'ailleurs le titre de cet opus. Tu dis de cet album “Tout moi y est, en mieux”. Ça veut dire quoi?

Alors j'aime bien les citations parce que je me redécouvre, j'oublie souvent ce que je dis! Tout moi en mieux, c'est vrai que voilà, ça peut être téléphoné, mais quand j'ai écrit ces chansons, il n'y avait aucun reliquat de faux. C'est pour ça que je suis aussi tremblante, c'est que c'est très premier degré, j'y ai mis l'intégralité de mon mieux, de tous mes possibles et de mes impudeurs aussi. On découvre aussi des informations dans les interviews à mon sujet, si on écoute et qu'on sait écouter. C'est intense pour moi. C'est très intense.



Tu as tout fait, les textes, les musiques, les voix, mais il y a quand même un petit décalage sur la création de cet album. Parce que tu as enregistré les sons et les instruments dans ta chambre. Par contre, tu as été chercher toutes les personnes qui ont collaboré sur l'album “D’eux” de Céline Dion. Tu as été bluffée par cet album, par les voix, par la sonorité, pour finalement te retrouver à enregistrer dans le même studio, avec le même micro, le même ingénieur du son et la même console?

C'est vrai que déjà de sortir de sa chambre, ça fait du bien. Et ensuite, je n'ai jamais enregistré d'aussi belles voix que là-bas. J'avais envie d'une voix très claire qui transperce. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour que les émotions passent. Parce que, bien sûr, je ne fais que ça. On parle beaucoup les deux, mais je ne fais qu'écrire des chansons et des mélodies et les chanter. C'est ce que je sais faire et j'ai vraiment essayé que l'émotion passe et soit d'une limpidité, d'une pureté presque parfaite.

Cet album est un livre ouvert. Tu as abordé énormément de sujets, même personnels. À part “La différence”, sauf erreur, les dix autres titres n'étaient pas aussi destinés à sortir de cette chambre?

Mais tu es bien renseignée, parce que c'est vrai que ces titres étaient faits pour moi, très égoïstement. Et c'est bien d'être égoïste parfois. J'invite tout le monde à prendre un temps pour écrire pour soi, sans avoir la pression de l'autre. Et c'est le luxe que j'avais à ce moment-là, c'est que j'allais écrire des chansons qui allaient être écoutées sans le savoir. Donc ça m'a permis une liberté folle. Et “La différence”, c'est bien sûr la différente de l'album, c'est qu'il me fallait une chanson, je le savais, avec un peu de chaloupe, un peu de danse. Et c'est la première chanson où, du reste, l'altérité le tue, apparaît.

Santa, j’aimerai bien partager un petit instant Crush avec toi. Tu as baigné très jeune dans la musique grâce à ta maman qui était chanteuse d'un groupe américain. Par contre, tu ne t'es pas tout de suite dit, gamine, que tu voulais être chanteuse. D’ailleurs avec “Hyphen Hyphen” tu es devenue la chanteuse du groupe un peu malgré toi. Tu aurais fait quoi comme métier si tu n'avais pas eu cette carrière? 

Au début, j'ai voulu être avocate mais j'aurais été hystérique, donc ça ne passe pas! J'aspirais à beaucoup de choses. Je serais restée dans la création ou chef de restaurant. J'adore la nourriture, cuisiner, c'est ma passion. J'aurais fait Cheffe cuisinière d'un restaurant végane et je serais allée chercher les étoiles et tout! On reste dans la compétition! Ou monteuse de cinéma, le montage, j'aime beaucoup ça. 



Ce premier album contient 11 titres. Je suis obligée de demander ton Crush parmi toutes ces chansons?

“La différence” en ce moment, parce que c’est la petite dernière. Je comprends les parents qui préfèrent le petit dernier. Pas de stress, on vous comprend. Il y a toujours un chouchou. 

Ecoutez l'interview complète de Santa: 

RadioFr. - Virginie Pellet / Adaptation web: Alexia Nichele
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