La CCT fribourgeoise du Gros Œuvre ne sera pas renouvelée
La Fédération fribourgeoise des entrepreneurs et les syndicats n'ont pas réussi à trouver un point d'entente sur la question de la canicule sur les chantiers.

La Fédération fribourgeoise des entrepreneurs (FFE) et les syndicats Unia et Syna n'ont pas réussi à s'entendre sur la CCT fribourgeoise du Gros Œuvre. Elle ne sera donc renouvelée pour l'année prochaine. En cause: une annexe de la convention portant sur la protection contre les risques liés aux températures extrêmes.
Les syndicats veulent en effet fixer une température limite au-dessus de laquelle il est trop dangereux de travailler sur les chantiers. Celle-ci serait de 31°C. "Lorsqu'on fait des efforts physiques soutenus dans un lieu exposé, comme les chantiers, où vous êtes à l'air libre sur des dalles qui réfléchissent le soleil, il y a des risques de coups de chaleur mortels", défend François Clément, secrétaire régional d'Unia Fribourg.
Ils proposent donc de réaménager le travail, de manière à mettre les travailleuses et travailleurs à l'abri de la chaleur. "Par exemple, commencer plus tôt le matin et finir plus tôt la journée pour ne pas être exposé pendant les heures les plus chaudes. Ou alors arrêter le travail durant quelques heures", explique François Clément. "Malheureusement, la FFE s'est montrée peu ouverte sur la question. C'est quand même attristant de constater qu'il n'y a aucun effort de la part des entrepreneurs fribourgeois pour protéger la vie de leurs employés."
"Ne pas mettre la charrue avant les bœufs"
De son côté, la FFE explique au contraire qu'elle est totalement favorable à une protection accrue face à la canicule, mais que des discussions sont en cours au niveau national. "On ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs", résume David Valterio directeur de la fédération. "Dans le canton de Fribourg, beaucoup d'entreprises travaillent un peu partout en Suisse. Il est mieux d'avoir un système national pour que les règles soient toutes les mêmes." La Société suisse des entrepreneurs est actuellement en négociation avec les syndicats pour renouveler la convention nationale.
David Valterio regrette tout de même la fin de la CCT fribourgeoise. "Il n'y a pas que la canicule qui est abordée dans une CCT, il y a d'autres choses intéressantes, notamment dans le domaine de la formation, alors qu'on se plaint de pénuries de main d'œuvre. J'espère qu'on arrivera à se remettre autour de la table des négociations."
La fin d'un fond
François Clément nous explique lui que la fin de la CCT locale ne changera pas grand-chose pour les travailleurs et travailleuses, car elle n'apporte pas beaucoup plus que la convention nationale. "Cette CCT est très vieillissante et n'a plus grand-chose qui correspond à la réalité, en particulier sur les canicules. Nous voulions la moderniser."
Mais il y a tout de même une chose notable qui prendra fin: le Fribourgfonds. Ce fond, auquel contribuent les employeurs et les travailleurs, sert notamment à financer la formation des professionnels de la construction. Dès le 1er janvier de l'année prochaine, celui-ci sera clôturé et les avoirs liquidés.