La Nuit des Musées s'étend dans la Broye

Ce samedi soir, place à la 15e édition de la Nuit des Musées de Fribourg. Cette année, les institutions broyardes y participeront. Notamment celle dirigée par Maxime Papaux, le musée d’Estavayer-le-Lac. 

La Télé : On imagine que c’est une très bonne chose pour le musée d’Estavayer-le-Lac et ses célèbres grenouilles de participer à l’événement. Pourquoi avez-vous décidé d’y prendre part ?

Maxime Papaux : En effet, cette 15e édition s’inscrit sous la thématique du mouvement et c’est aussi la première année que notre institution participe à la Nuit des Musées. C’est un événement important pour mettre en valeur le tissu muséal du canton.

On connaît le musée pour sa collection de grenouilles naturalisées mais on en oublie parfois son côté historique ?

Oui, en effet. C’est une institution qui mêle trois domaines : l’histoire régionale, la taxidermie et les expositions de création contemporaine.

Le thème de cette édition est donc le mouvement, en hommage à Jean Tinguely, dont on célèbre le centenaire cette semaine. Que proposerez-vous pour cette Nuit des Musées à Estavayer ?

Cet évènement est l’occasion de toucher un plus large public. Nous avons donc fabriqué une programmation qui mêle différentes activités pour tous les âges. En tête d’affiche : une collaboration avec l’artiste staviacois Gobio, qui exposera une petite dizaine de sculptures cinétiques dans le musée.

Après les explications du directeur Maxime Papaux, place à l’artiste. Gobio, figure locale d’Estavayer-le-Lac, signe une série de sculptures cinétiques spécialement conçues pour l’événement. Il revient sur son processus de création et l’installation de ses œuvres au musée.

La Télé : Vous venez de finir d’installer une dizaine d’œuvres pour la Nuit des Musées. Comment s’est passée l’installation cet après-midi ?

Gobio : Nous avons transporté les œuvres depuis mon atelier situé juste à côté du musée. Heureusement, il n’y avait pas beaucoup de chemin à faire. Les pièces sont assez lourdes.

Notamment ce magnifique poisson derrière vous. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de cette œuvre ?

C’est un bout de bois que mon épouse a trouvé au bord du lac lors d’une promenade. Elle l’a rapporté à mon atelier et m’a dit : "On pourrait faire quelque chose avec ça." Une, deux, peut-être trois années ont passé. Puis un jour, j’ai pris mon courage à deux mains. J’avais un moteur, une alimentation électrique… et tout est parti de là. Quand je commence une œuvre, je ne fais jamais de plan, je ne sais pas où je vais. J’avance dans l’inconnu et jour après jour, je découvre moi-même le résultat. Je suis souvent le premier surpris par ce que je crée.

On ne peut pas s’empêcher de penser à Jean Tinguely en voyant ce poisson. Est-ce une source d’inspiration pour vous ?

Énormément. J’admire ce grand artiste. Je n’aurais jamais eu la place pour réaliser des œuvres aussi grande. Je suis toujours émerveillé en les voyant.

Dans le cadre de la Nuit des Musées, vous ouvrez également les portes de votre atelier. Qu’est-ce que les visiteurs pourront y découvrir ?

Toute une collection d’objets dans le même esprit. Je n’ai pas de thème. L’intelligence artificielle, par exemple, je l’ai créée… mais elle est mécanique ! Il faudra venir pour voir ça.

La Nuit des musées aura lieu le samedi 24 mai, de 17h00 à 23h00, dans plus de 20 musées et institutions du canton.