L'aventure de la géothermie profonde continue en Gruyère
Les résultats de la campagne de mesures effectuée en automne 2023 par Géothermie Préalpes sont encourageants, d'autres mesures vont suivre.
L'entreprise Géothermie Préalpes a présenté vendredi les résultats de la campagne de mesures géophysiques menée l'automne dernier en Gruyère. Ces résultats sont qualifiés "d'encourageants" par le groupe. "Ils révèlent la présence d'un ensemble de failles particulièrement intéressantes pour l'exploitation de la géothermie", explique Géothermie Préalpes.
Il se pourrait que dans ces failles, qui se trouvent entre 3'300 et 4'000 mètres de profondeur, coule de l'eau chaude à plus de 100 degrés. Pour affiner les connaissances sur le sous-sol de la région, l'entreprise va lancer, l'année prochaine, une série de nouvelles mesures géophysiques.
"L'année passée, on était en 2D et désormais, on va être en 3D. C'est un peu comme si on avait fait une radiographie du sol et maintenant, on va lui faire passer une IRM", illustre Patrick Sudan, directeur de Géothermie Préalpes. Le coût de cette nouvelle étape s'élève à 2,5 millions de francs. Ce projet est subventionné à 60% par la Confédération.
Mais pour être sûr qu'il y a bien de l'eau dans ces failles, il faudra forer. Les données récoltées l'année prochaine permettront de localiser le site idéal pour effectuer ce forage. La décision pour savoir quand et où forer devrait tomber en 2026, dans le cas où les nouveaux résultats des données sont positifs.
Un forage coûte lui près de 20 millions de francs, mais l'investissement vaut le coup, car la géothermie a tout, hormis son accessibilité, de l'énergie parfaite : elle est disponible en tout temps, sans émission de CO2, se renouvelle naturellement, est locale, et ne dépend pas des conditions atmosphériques.
D'ici à 2035, la géothermie profonde pourrait couvrir jusqu'à 90% des besoins du réseau de chauffage à distance en Gruyère.
