Le chef de l'armée Thomas Süssli démissionne

Thomas Süssli et le chef du renseignement, Christian Dussey, ont tous deux annoncé leur démission, annonce mardi la NZZ.

Le chef de l'armée Thomas Süssli devrait rester en poste jusqu'à la fin de l'année. © KEYSTONE

Le chef de l'armée, Thomas Süssli, et celui du renseignement, Christian Dussey, ont tous deux démissionné. La présidente de la commission de politique de sécurité du Conseil national Priska Seiler-Graf (PS/ZH) a confirmé mardi à Keystone-ATS cette information publiée par la NZZ.

Les membres de la commission ont été "très surpris" par cette double démission, a déclaré la Zurichoise. La ministre de la défense Viola Amherd n'a pas donné de détails lors de la séance de la commission, a-t-elle précisé.

Le sujet sera au menu de la séance du Conseil fédéral mercredi. Le Département fédéral de la défense (DDPS), contacté par l'agence de presse, ne fait pour l'heure pas de commentaire sur cette information révélée par la NZZ dans la matinée.

Mme Seiler-Graf s'est dite étonnée que les démissions aient fuité dans la presse, avant la séance du gouvernement. Cette indiscrétion constitue probablement une violation du secret de fonction, selon la députée. Il appartient au Conseil fédéral de décider s'il souhaite poursuivre cette affaire en justice, a-t-elle ajouté.

Le chef de l'armée, Thomas Süssli, a donné sa démission fin janvier, selon la NZZ. Il devrait rester en poste jusqu'à la fin de l'année. Le chef du Service de renseignement de la Confédération (SRC), Christian Dussey, a lui annoncé son départ quelques jours avant son collègue de l'armée, indique le journal alémanique. Il devrait rester en fonction jusqu'à fin mars 2026.

Département sous le feu des critiques

L'annonce de ces deux démissions survient un peu plus d'un mois après que la ministre de la défense, Viola Amherd, a annoncé son départ. Son successeur doit être choisi le 12 mars au Parlement. Le Centre a désigné le conseiller national Markus Ritter (SG) et le conseiller d'Etat zougois Martin Pfister comme candidats.

L'information tombe également au lendemain de la publication d'un rapport accablant pour le groupe Ruag MRO, aux mains de la Confédération. Plusieurs polémiques ont entouré le département de la défense ces dernières années.

Plusieurs défis attendent le successeur de Viola Amherd au Conseil fédéral, a réagi Markus Ritter, questionné par Keystone-ATS sur son envie de reprendre le DDPS. "Mais je suis convaincu que nous trouverons des solutions", a-t-il ajouté.

L'Argovien Thomas Süssli, âgé de 58 ans, est devenu chef de l'armée suisse en 2020. Cet ancien banquier et informaticien dirigeait auparavant la Base d'aide au commandement. Le Valaisan Christian Dussey, né en 1965, a lui pris ses fonctions à la tête du SRC en 2022. Il était auparavant ambassadeur de Suisse en Iran.

"Mains libres"

Plusieurs députés ont donné des réactions contrastées, partagés entre opportunités à saisir et problèmes à craindre. "On a l'impression qu'il y a un gros problème dans ce département et on aimerait en savoir plus", a réagi le conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS/JU) au micro de la RTS.

Le socialiste craint que de nouveaux problèmes encore inconnus du public ne soient révélés car, à ses yeux, ceux aujourd'hui connus ne sont pas des motifs suffisants de démission.

Gerhard Andrey (Vert-e-s/FR) a lui dit à Keystone-ATS s'attendre à des mois difficiles. "Il va falloir chercher des nouvelles personnes à la fois à la tête du SRC et de l'armée, avec une nouvelle personne en charge du DDPS", a-t-il déclaré.

Jean-Luc Addor (UDC/VS) a de son côté estimé que Thomas Süssli et Christian Dussey "ont pris leurs responsabilités", tout comme Viola Amherd. Le prochain chef du département aura "les mains libres" pour constituer une équipe dans un département clé pour la sécurité du pays, a-t-il affirmé.

ATS
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