Unil: la mobilisation pro-Palestine autorisée jusqu'à lundi

Les activistes pro-palestiniens qui occupent un bâtiment de l'Université de Lausanne veulent un boycott académique des institutions israéliennes.

Une dizaine d'étudiants ont passé la nuit de jeudi à vendredi dans le bâtiment Géopolis, à l'Université de Lausanne. © KEYSTONE

L'occupation d'un bâtiment de l'UNIL, démarrée jeudi soir, se poursuivait pacifiquement vendredi. Une dizaine d'étudiants pro-palestiniens ont passé la nuit de jeudi à vendredi dans le bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne (UNIL). "Tout est calme", a indiqué sa porte-parole Géraldine Falbriard, contactée par Keystone-ATS.

Démarrée jeudi soir, l'occupation d'un bâtiment de l'Universite de Lausanne par des étudiants pro-palestiniens se poursuit pacifiquement vendredi.



Parmi leurs revendications, ces étudiants exigent "un boycott académique des institutions israéliennes ainsi qu'un cessez-le-feu immédiat sur les territoires palestiniens".



Voisine de l'UNIL, l'EPFL doit aussi composer avec la guerre à Gaza. Une association féministe, Polyquity, est menacée de suspension pour avoir organisé mardi dernier une conférence sur "le féminisme décolonial" en lien avec la Palestine. Selon l'EPFL, cette conférence avait "clairement un caractère partisan", contrairement à ce qui avait été annoncé lors de la demande d'événement.

Contre un boycott académique

La présidente de Swissuniversities Luciana Vaccaro n'est pas favorable à un boycott académique des universités israéliennes. A ses yeux, il est dangereux d'assimiler des institutions avec un gouvernement.

On ne peut pas exclure une université parce qu'on ne partage pas les agissements d'un gouvernement, a déclaré la présidente de la faîtière des universités suisses à la RTS, qui a précisé s'exprimer à titre personnel sur les revendications d'étudiants des hautes écoles lausannoises. Cela signifie isoler des institutions qui sont ouvertes au dialogue et qui partagent nos valeurs.

La situation était différente pour les hautes écoles russes après le déclenchement de la guerre en Ukraine, a-t-elle relevé. La responsable de Swissuniversities a toutefois précisé que l'Université de Lausanne restait libre

Mme Vaccaro a souligné que les universités sont "comme la société", qui est aujourd'hui traversée par des "tensions" autour du conflit israélo-palestinien. "Nous devons faire de notre mieux dans les universités pour maintenir une situation saine et qui soit sûre pour tout le monde", a-t-elle affirmé.

Interogée sur ses "lignes rouges", l'Italienne a cité "les discours haineux, la violence et l'antisémitisme", ainsi que "tout discours raciste qui pourrait exclure une partie".

A la recherche d'un nouveau souffle aux Etats-Unis

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza a déferlé sur les campus américains, dans une quarantaine d'universités, de la côte Atlantique à la Californie, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam. Au total près de 2000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Ces derniers jours la police a procédé à une série de démantèlements manu militari de campements pro-palestiniens. Des manifestants pro-palestiniens barricadés dans la prestigieuse université Columbia, épicentre de la mobilisation estudiantine, ont ainsi été chassés dans la nuit de mardi à mercredi. A l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), des dizaines d'étudiants ont été arrêtés.

L'ONU s'est dite mardi "inquiète" des actions de la police sur des campus d'université aux Etats-Unis. Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Volker Türk, s'est dit troublé "par une série de mesures musclées prises pour disperser et démanteler les manifestations", soulignant que "la liberté d'expression et le droit de réunion pacifique sont fondamentaux".

Ailleurs dans le monde, de l'Australie au Canada en passant par la France, le mouvement s'étend aussi. 

ATS
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