"Les cinq premières années ont été très difficiles"
Tomorrowland fête ses 20 ans. La porte-parole du festival nous parle des défis du passé et des projets pour l'avenir.
Frapp: Cette année nous fêtons les 20 ans de Tomorrowland. Comment le festival a-t'il débuté ?
Debby Wilmsen: L'idée est venue des deux frères Michiel et Manu Beers. Ils avaient l'idée de créer un festival consacré à la musique électronique qu'ils écoutaient beaucoup. Dans les années 90, la musique électronique n'était jouée que dans les clubs vers 4h du matin. Ils ont voulu créer quelque chose de différent, quelque chose de magique, de coloré et qui a lieu la journée - avec des scènes décorées. L'ADN n'a pas changé depuis le début, ce qui a changé est le nombre de personnes et le nombre de scènes.
Qu'avez-vous organisé pour célébrer cet anniversaire?
Nous avons célébré le 20ème anniversaire du festival de plusieurs façons. Nous avons déjà installé une expo à Amsterdam, nous allons également organiser "Our Story", un concert à Amsterdam et ici, nous avons fait quelques petites surprises. Par exemple, aujourd'hui, des glaces étaient distribuées à l'entrée du festival. Nous avons aussi distribué un verre de vin. Il y a beaucoup de figurants qui sont sur le terrain pour faire des petites choses, nous avons bien sûr aussi installé des décors supplémentaires et apporté des innovations au festival.
Selon vous, pourquoi les artistes et le public aiment autant Tomorrowland?
Chaque édition, nous faisons un sondage auprès de nos festivaliers afin qu'ils puissent exprimer leur opinion. Nous effectuons également des enquêtes auprès du personnel et nous nous demandons ce qui est bien, ce que nous pourrions améliorer, ce que nous pourrions changer Nous ne pouvons pas tout faire bien sûr parce qu'il y a aussi un budget, mais nous essayons toujours de faire des choses pour les festivaliers.
Quel est le plus grand défi que le festival a eu à surmonter en 20 ans?
Les cinq premières années ont été très difficiles car ce n'était pas facile, la musique électronique était encore un peu underground à l'époque, la presse ou les médias n'étaient pas si nombreux à écrire sur les DJ et, bien sûr, nous avons aussi le climat belge. La première édition a donc été très humide parce qu'il pleuvait beaucoup, mais après cinq ans, nous étions sold out avec Moby.
Comment se positionne le festival face au challenge climatique?
Le nom de Tomorrowland en français signifie "le pays de demain". Nous devons donc aussi penser à demain. On a fait une étude avec une agence française pour voir notre impact écologique. Le transport qui est très important pour nous, une chose difficile à changer. On a, par exemple, installé plus de trains pour que les festivaliers puissent aussi voyager en train, en bus, et pas seulement en avion. C'est très difficile de trouver une balance entre le confort et l'écologie. On a aussi installé l'électricité fixe ici sur le site. Ce sont vraiment des petites choses, mais qui sont importantes pour être plus écologique. Nous avons encore beaucoup de choses à faire, bien sûr.
Regardons vers l'avenir de Tomorrowland : Comment le festival va-t-il encore évoluer ces 20 prochaines années? Pouvez-vous nous révéler quelque chose sur l’édition 2025?
Je ne peux pas dire grand-chose, mais nous publions un nouveau livre en octobre et peut-être que vous pourrez y trouver quelques indices, à chaque fois que nous publions un livre, c'est toujours pour expliquer un peu l'histoire d'un nouveau thème. Pour les prochaines années, nous aimerions bien sûr que Tomorrowland reste en Belgique, en France, au Brésil et peut-être aussi sur d'autres continents... Nous voulons vraiment que Tomorrowland fasse partie de la vie des gens au quotidien. Nous avons déjà un livre, peut-être allons-nous faire un film ou un documentaire, mais nous voulons vraiment faire de Tomorrowland non pas uniquement un festival mais un état d'esprit.
Un dernier mot pour le public qui nous suit?
Prenez soin les uns des autres.