Pomme de terre: comment relever le défi de la culture

Le printemps humide est favorable à la pousse du tubercule, mais les difficultés de production attirent de moins en moins.

Un hectar de patate coûte à Francis Bapst environ 10'000 francs, pour un total de 500'000 francs annuels. © Envato

Les fréquentes précipitations de ce printemps viennent jouer les trouble-fêtes dans le calendrier des agriculteurs. Il est impossible de faucher les foins ou, pour certains, de semer leur maïs. Mais dans le lot, la pomme de terre tire son épingle du jeu. Appartenant à la famille des tubercules, elle tire profit des climats humides.

Néanmoins, bien qu'adepte de l'eau, il faut faire attention à ne pas la noyer. "Si l'eau reste pendant 48 heures au même endroit, les pommes de terre à l'intérieur des rangs vont pourrir et ce sera une perte complète", explique Francis Bapst, agriculteur à Cormagens, dans le district de la Sarine.

Un temps humide et lourd est donc idéal pour la pousse du tubercule. "Pour le moment, on voit que la croissance est normale, voire assez bonne, donc je suis optimiste", continue l'agriculteur. Mais gare aux maladies et plus particulièrement au mildiou, l'une des grandes tares de la culture de pomme de terre. Cette maladie cryptogamique est causée, comme son nom l'indique, par des champignons. Elle cause des ravages si elle n'est pas repérée rapidement.

Moins d'intérêt

Bien que les pommes de terre soient énormément consommées, les différents paramètres de production peuvent être un réel frein pour les agriculteurs. Par exemple, une parcelle d'un hectare peut produire entre 15 et 55 tonnes de pommes de terre. Cette variation est due à des pertes qui sont parfois inévitables. L'insécurité de la récolte a d'ailleurs ralenti l'engagement dans le métier. En effet, les trois dernières années médiocres, couplées à des besoins de main-d'œuvre qui varient fortement selon la période, font que les agriculteurs se spécialisent de moins en moins dans la pomme de terre.

Pour l'instant, aucune parcelle du Sarinois Francis Bapst n'est inondée. Ses précautions lui permettent, jusqu'à présent, d'éviter les effets ravageurs du mildiou sur son exploitation de 45 hectares (soit 200'000 tonnes). Son travail se retrouve d'ailleurs dans l'assiette des Fribourgeois, puisque ses pommes de terre sont notamment utilisées dans la composition des chips Zweifel ou pour les frites de McDonald's.

RadioFr. - Luc Wintsch / Adaptation web: Théo Charrière
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