Les EMS fribourgeois limitent plus les mouvements des aînés
Installer des barrières au bord des lits ou attacher le haut du corps d'un résident sont des pratiques plus courantes dans le canton de Fribourg.

Pour leur sécurité, les personnes logées dans un home sont parfois limitées dans leur liberté de mouvement. Par exemple en fixant le haut du corps en position assise ou couchée, ou en installant des barrières qui les empêchent de sortir de leur lit par elles-mêmes. À l'automne 2024, deux élus du Grand Conseil fribourgeois ont interpellé le Conseil d'État sur l'utilisation de ces mesures et leur cadre légal dans le canton.
L'exécutif cantonal a donné sa réponse ce lundi, en se basant sur des chiffres publiés par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). D'après ceux-ci, les établissements fribourgeois ont plus souvent recours à ces méthodes que la moyenne. Les attaches pour le tronc concernent un peu moins d'un pourcent des résidents, mais elles sont utilisées trois fois plus fréquemment qu'au niveau national. Les barrières de lits sont installées pour 4,8% des seniors en établissements sociaux-médicaux, soit entre deux et trois fois plus que dans les autres cantons.
Pas un critère de comparaison
Le Conseil d'État souligne que ces mesures limitatives de la liberté de mouvement (MLLM) sont employées pour assurer la sécurité des aînés. Elles limitent les risques de fugue et de chutes et sont appliquées en concertation entre l’équipe médicale, le résident et son représentant légal. Le canton relativise aussi ces données statistiques, car elles ne donnent aucune information sur la sécurité des résidents, leur qualité de vie et leur satisfaction. Pour les autorités, il ne faut pas prendre ces chiffres comme un moyen de comparer la qualité des EMS entre les cantons.
Le gouvernement préfère mettre en avant une autre donnée : l'intensité des soins, mesuré par le nombre de minutes de soins attribués aux résidents. Il en ressort que Fribourg est le septième canton de Suisse, avec plus de 120 minutes de soins quotidiens. Le canton rappelle qu'il faut, si possible, privilégier une alternative aux mesures de contraintes. Un concept cantonal sur le recours aux mesures de contraintes va être établi cette année.