Les séparatistes de Lougansk pourraient tenir un référendum

Le territoire séparatiste de Lougansk pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik. Moscou a déjà reconnu son indépendance.

Leur indépendance, proclamée à l'issue de référendums, n'est pas reconnue par la communauté internationale (Photo d'illustration) © KEYSTONE

"Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Lougansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a déclaré M. Passetchnik, cité par les agences russes. "Je ne sais pas pourquoi, je suis sûr que cela sera le cas", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur une date possible.

"Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité", a réagi sur Twitter Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

"Aucun pays au monde ne reconnaîtra la modification sous la contrainte des frontières de l'Ukraine, reconnues internationalement", a-t-il ajouté. "Au contraire, la Russie sera confrontée à une réponse encore plus ferme de la communauté internationale, ce qui intensifiera encore plus son isolement sur la scène mondiale".

Plus de 14'000 morts

Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l'Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev. La guerre qui oppose depuis cette date les séparatistes aux autorités de Kiev a fait plus de 14'000 morts.

Leur indépendance, proclamée à l'issue de référendums, n'est pas reconnue par la communauté internationale. Le 21 février, dans une séquence très chorégraphiée, le président Vladimir Poutine a reconnu leur indépendance et répondu à leur demande de mettre en place une "coopération en matière de défense".

Ce fut un prélude à l'entrée, le 24 février, des troupes russes en Ukraine, au motif, selon le Kremlin de défendre ces territoires séparatistes.

"Je pense que ce n'est pas le bon moment (...) Je ne pense pas que ce soit opportun, car jusqu'à récemment, les républiques faisaient partie de l'Ukraine", a réagi dimanche Léonid Kalachnikov, membre de la Douma, chambre basse du Parlement russe. De plus "en ce moment il n'y a pas beaucoup d'habitants dans les républiques", un grand nombre de ces derniers ayant été évacués en Russie, a-t-il ajouté, cité par l'agence russe Interfax.

Un autre parlementaire russe, le sénateur Andreï Klichass, a pour sa part indiqué que les autorités de ces républiques avaient "le droit de prendre toutes les décisions conformément à leurs constitutions".

ATS
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