Initiative pour un salaire minimum lancée

Des syndicats et des partis de gauche ont lancé vendredi une initiative pour un salaire minimum dans le canton de Fribourg.

Les initiants doivent récolter 6000 signatures d'ici la fin novembre. © La Télé

Une coalition fribourgeoise a lancé vendredi la récolte de signatures pour l'initiative visant à introduire un salaire minimum à Fribourg. Elle réunit l’Union syndicale fribourgeoise, Unia, le SSP, Syndicom, le SEV, le syndicat Syna, ainsi que Le Parti Socialiste, la Jeunesse socialiste, Les Vert-e-s, le Centre Gauche-PCS et les Jeunes Pop. Ils ont jusqu'à la fin du mois de novembre pour récolter 6000 signatures.

Ils demandent un salaire minimum de 23 francs bruts par heure. Pour une semaine de 42 heures, cela représenterait environ 4'200.- par mois. Un montant qui a été fixé en prenant en compte le loyer, le coût de la vie ou encore l'assurance maladie. Pour Milka Ivanovic, secrétaire de l'Union syndicale fribourgeoise, "cela fait déjà un moment que la situation concernant les salaires est insatisfaisante, qu'il y a beaucoup de salaires qui ne sont pas soumis à une convention collective. Aujourd'hui, la situation devient carrément alarmante".

Salaire minimum ou convention collective?

Du côté de la Fédération Patronale et Économique, la fixation d'un salaire minimum n'est pas une bonne idée. Selon sa directrice, Nadine Gobet. "Il ne faut pas oublier que dans certains secteurs, il serait difficile d'accorder un tel salaire horaire. Cela pour les mettre en danger, car il y aurait un risque certain de perte de compétitivité."

Nadine Gobet dit préférer que les salaires se négocie de manière différenciée à travers des conventions collectives de travail (CCT) par secteur et par région. Elle ajoute, " les conventions collectives permettent de régler la question des salaires, mais pas que.  Nous trouvons aussi des arrangements en ce qui concerne le droit aux vacances, aux horaires de travail ou encore aux participations de l'employeur." 

De son côté, Milka Ivanovic rappelle "qu'une  large catégorie de métiers ne sont pas couverts par des CCT". Pour les initiants, un tel outil protègerait les travailleurs sans convention gagnant un salaire très faible." De plus, selon la secrétaire de l'Union syndicale fribourgeoise, un salaire minimum pourrait très bien être introduit en parallèle d'une convention collective. "Le rôle du salaire minimum serait celui d'une boussole, de référence, pour le salaire que les employeurs sont censés donner. Cela renforcerait en quelque sorte les CCT." Si l'initiative venait à être acceptée, le canton de Fribourg ne serait pas un pionnier. Un salaire minimum est déjà en vigueur dans plusieurs cantons comme ceux de Neuchâtel, Genève ou encore du Jura. 

RadioFr. - Léo Martinetti
...