Après l'AVC, plus lente mais toujours déterminée
Claudia Meyer a fait deux AVC coup sur coup il y a 6 ans. Ses séquelles sont importantes, mais elle parle, se déplace et tricote.
Claudia Meyer arrive toujours un peu en avance à ses rendez-vous. Elle prévoit large, depuis qu'elle a fait deux AVC coup sur coup. Aidée de ses cannes de Nordic Walking quand il y a du monde, elle se déplace plus lentement que jadis et est parfois un peu désorientée.
Il y a 6 ans, elle était loin de se douter de l'épreuve qui l'attendait. Tout a commencé par une grande fatigue, une sensation étrange au niveau de sa langue, comme si le dentiste lui avait fait une anesthésie, et une perte progressive de force dans ses membres. Des signes que sa compagne identifie rapidement. Claudia fait un accident vasculaire cérébral et il faut agir vite.
Je ne réalisais pas que mon état était si grave
Un AVC a lieu lorsqu'un vaisseau sanguin se bouche ou explose, empêchant ainsi une partie du cerveau d'être irrigué et donc oxygéné. Il occasionne les symptômes que Claudia a ressentis, et d'autres, parfois moins évidents à identifier, comme de forts maux de tête ou des vertiges invalidants.
"Je ne réalisais pas du tout que mon état était si grave", reconnaît Claudia, dont les souvenirs de cette période sont assez flous. Elle pensait alors que les AVC ne touchaient que les hommes âgés, comme son père qui en a fait à plus de 80 ans. Eh bien non, les femmes ont une chance sur 5 d'en subir un au cours de leur vie, contre une sur 6 pour les hommes.
Cette proportion varie au cours de la vie en fonction notamment des hormones, précise Andréa Humm, médecin cheffe du service de neurologie de l'HFR. Si les femmes en âge de procréer sont un peu plus à risque que leurs contemporains masculins, la tendance s'inverse légèrement entre 40 et 60 ans. Au sein de la population plus âgée, les femmes sont à nouveau plus à risque, puisqu'elles ont une espérance de vie plus importante.
Deux AVC en 24 heures
Claudia Meyer était sous surveillance à l'hôpital de l'Ile de Berne depuis à peine 24 heures quand se produit son second AVC. Avec les mêmes symptômes que son amie repère une fois encore, alors que l'équipe soignante vient de contrôler la patiente qui subit une fois encore des examens dont une nouvelle IRM.
Finalement, Claudia Meyer va passer 10 jours dans la "Stroke Unit" de l'établissement bernois avant d'être transférée à l'HFR de Meyrier Murten. Elle sera hospitalisée un mois au total avec, dès les premiers jours, tout un protocole de soins de rééducation et de réadaptation en plus des traitements médicamenteux visant à fluidifier le sang. Physiothérapie, ergothérapie, logopédie sont entrepris le plus rapidement possible, comme le confirme la Dre Andréa Humm, pour limiter les séquelles et récupérer ses fonctions autant que possible.
Un souvenir rigolo
Claudia Meyer, avec la force de caractère et la volonté qui la caractérisent, fait ses exercices sans rechigner et même plus encore. Son truc à elle pour progresser encore plus vite, et accessoirement épater les médecins, est de tricoter. La paire de chaussettes qu'elle a faite pendant son hospitalisation est peut-être la plus "loupée" qu'elle ait réalisée dans sa vie, mais elle la garde précieusement. "C'est un souvenir rigolo", et la preuve qu'avec de la volonté et l'envie de s'en sortir, on peut déplacer des montagnes.
Ecouter le témoignage complet de Claudia Meyer:
L'association FRAGILE Suisse vient en aide aux personnes atteintes de lésions cérébrales, notamment celles qui ont subi des AVC. Elle propose une ligne téléphonique gratuite de soutien, des groupes de paroles et bien d'autres services encore