Quand les brebis et les chèvres font la fine bouche
Les ovins et caprins ne mangent pas n’importe quoi. Une étude révèle qu'ils trient leurs aliments, même dans des rations mélangées.
Les mangeoires des chèvres et des brebis sont loin d’être le désordre que l’on pourrait imaginer. À la station fédérale de recherche agronomique de Posieux, les chercheurs d’Agroscope ont fait une découverte surprenante: ces animaux sélectionnent précisément leur nourriture, même lorsque celle-ci est finement hachée et mélangée.
"Les moutons sont capables de trier les différentes particules d’une ration pour répondre à leurs besoins", explique Pascal Savary, collaborateur scientifique pour Agroscope. Les observations montrent que les brebis privilégient les composants riches en protéines, tandis que les moutons optent souvent pour les particules les plus longues, créant ainsi des "trous" dans les mangeoires.
Cette habitude n’est pas sans conséquence. "Après une ou deux heures, la qualité du fourrage diminue rapidement dans les mangeoires, et les animaux qui mangent en second se retrouvent avec une ration pauvre", ajoute Pascal Savary.
Actuellement, les agriculteurs distribuent du fourrage une à deux fois par jour. Mais les chercheurs de l’Agroscope recommandent de multiplier les apports à quatre ou cinq fois par jour pour améliorer la santé des animaux et potentiellement augmenter leur production de lait. Une hypothèse qu’il reste encore à vérifier.
Avec ces conclusions, les brebis nous rappellent que, dans leurs mangeoires, c’est la qualité qui prime. Une leçon que les vaches, elles, semblent ignorer.