Qui a son mot à dire sur l'aménagement du territoire?

Faut-il offrir aux citoyens un droit de regard sur l'aménagement du territoire? Visions de deux syndics et députés sur la question.

Le Grand Conseil doit décider ce mardi s'il faut confier ou non au législatif communal le pouvoir de se prononcer sur l’aménagement du territoire. © La Télé

Ce mardi, une question déterminante sera débattue par les députés: celle de confier ou non au législatif communal le pouvoir de se prononcer sur l'aménagement du territoire. Jusqu'ici, cette compétence est exclusivement réservée au conseil communal. Si le projet est accepté, il pourrait redistribuer les cartes de la démocratie locale, offrant aux citoyens un rôle plus direct dans les décisions qui façonnent leur cadre de vie.

Le canton de Fribourg fait partie des derniers à ne pas permettre à ses citoyens de se prononcer sur ces sujets cruciaux, un statut que le député et syndic de Villars-sur-Glâne, Bruno Marmier (Les Verts), espère bien voir changer. "Plus les gens ont leur mot à dire, plus ils s'intéressent", affirme-t-il. Selon lui, donner ce pouvoir aux citoyens permettrait de réactiver l'intérêt pour la chose publique et de renforcer les conseils généraux dans les communes qui en sont dotées. "Cet organe connaît aussi des frustrations quand il doit valider des décisions qui ont été prises sans lui", souligne Bruno Marmier.

Mais cette vision n'est pas partagée par tous. À La Roche, Bertrand Gaillard, syndic et député du Centre, est opposé à cette idée. "On va leur donner le droit de décider, mais cela risque de créer plus de frustration que de satisfaction", prévient-il. Bertrand Gaillard craint que les citoyens, confrontés à des décisions qui les impactent directement, ne s'opposent systématiquement aux projets, sans prendre en compte l'intérêt général. Il redoute une multiplication des contestations et des blocages. "Ce qui manque actuellement, c'est le bon sens", ajoute-t-il, prônant un dialogue plus approfondi entre élus et citoyens plutôt que de nouvelles lois.

L'enjeu est de taille: lors du précédent vote sur cette question, il y a trois ans, la proposition avait été acceptée à une voix près. L'issue du débat de mardi demeure donc incertaine, mais promet d'être animée.

La Télé - Cloé Pichonnat
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