Télécabines nocturnes: des habitants de Charmey protestent
Face aux nuisances causées par les ouvertures en soirée et le nombre de touristes, les riverains ont créé une association pour se faire entendre.
Parking sauvage, conduite risquée, déchets et intrusions dans la vie privée: plusieurs habitants de Val-de-Charmey en ont assez des nuisances causées par le tourisme dans le village. Une quinzaine d'entre eux, dont plusieurs vivent sous les câbles de la télécabine, ont formé cette semaine une association baptisée Vivre sous Vounetz.
L'objectif affiché est de promouvoir un tourisme "durable et adapté à la dimension de Charmey." En effet, la présence de milliers de visiteurs pendant les vacances et les jours fériés incommode les riverains.
Voitures de touristes dans le quartier
"Durant les week-end et les jours fériés, ce sont des routes entières où les voitures sont parquées un peu n’importe comment", témoigne Esther Lucciola, secrétaire de l'association. "C’est un problème de sécurité pour les habitants et les piétons qui viennent se promener sur ce versant."
Avant même de se constituer en une association, les habitants du quartier s'étaient mobilisés pour que certaines rues soient réservées aux riverains ou limitées à 30 km/h. Ces mesures ont été inscrites au plan d'aménagement local (PAL) mais n'ont toujours pas été mise en œuvre plus de trois ans après.
Négocier les jours d'ouverture tardive
L'élargissement des horaires de la télécabine est aussi un problème. "Cela fait trois ans maintenant que Télécharmey a énormément augmenté le fonctionnement nocturne", témoigne Esther Lucciola. Les cabines peuvent circuler jusqu'à 22h30 pendant les week-end et les période de vacances. "Cela occasionne des nuisances considérables du point de vue sonore et surtout en termes d'intrusion dans la sphère privée", regrette la porte-parole. L'une des revendications de l'association est de négocier un nombre maximal de jours d'ouverture en soirée, afin de bénéficier de jours de repos garantis.
Selon Vivre sous Vounetz, la télécabine de Charmey est la seule de Suisse à circuler de nuit alors qu'elle passe au-dessus d'habitations. Ses membres ont adressé une plainte à l'Office fédéral des transports (OFT) afin qu'il se prononce sur ces ouvertures nocturnes.
De son côté, Claude Gendre, directeur de Télécharmey SA, dit voir d'un bon œil la création d'une association qui permettra de dialoguer avec les riverains.
