Musée d'art en Glâne: le projet veut prouver sa viabilité
Le projet du Middes Art Center (MAC) vise à ouvrir au public le site actuellement exploité par l’Armée suisse, en le transformant en un musée.

Et si des anciennes installations pour missile étaient utilisées pour exposer des sculptures artistiques en plein air? C'est un projet de la fondation Leschot qui travaille depuis une vingtaine d’années à la réhabilitation d'un site exploité par l'Armée suisse dans le district de la Glâne.
L'emplacement ciblé: quelque 80'000 mètres carrés du terrain militaire de Middes, autrefois dédié à la défense anti-aérienne.
Un patrimoine militaire à réinventer
"La richesse principale du site, c'est le patrimoine qui s'y situe, c'est-à-dire ses vestiges militaires, ses bunkers et ses rampes de lancement de missiles", souligne Philippe Notter, président de la fondation Leschot à l'origine du projet. "On est sur un site où l'on valorise les bâtiments existants", précise-t-il. La volonté est de garder l'histoire et le passé militaire du lieu, en y rajoutant de l'art contemporain. Les nouvelles constructions, dont le bâtiment principal du musée, ne dépasseraient pas les 6'000 mètres carrés, selon les plans actuels.

Mais le projet ne fait pas l’unanimité. Début 2025, 58 élus du Grand Conseil, soit une majorité du corps législatif, ont demandé son abandon. À la base de leur inquiétude: l'éloignement du site par rapport aux centres touristiques ainsi que la rentabilité du projet.
Un musée qui veut séduire au-delà de la région
La fondation espère accueillir en moyenne 14’000 visiteurs par an, chiffre estimé par Thematis, une agence spécialisée dans les projets culturels. Elle s'est basée sur la fréquentation d'une douzaine d'attractions similaires, en Europe et aux États-Unis. "Ces lieux ont beaucoup de succès et sont durables", précise Pascal Jaton, son directeur.
Écouter son explication:
La fondation projette aussi de construire des aménagements en faveur de la biodiversité. Le terrain autour du bâtiment sera aménagé en un parc avec des installations pour la faune et flore, notamment des plans d’eau et des tas de pierres pour créer des habitats naturels. Des mats à oiseaux pourraient aussi être installés.
Le coût du projet est estimé à 15 millions de francs. La fondation Leschot affirme qu'elle assumera l'entièreté de ces charges et qu'elle n'a aucune intention de recourir à des subventions publiques. L'étude de faisabilité complète sera publiée d'ici juin.