Un "non" pour éviter d'attirer plus de voitures en ville

Les opposants à l’initiative communale intitulée "La première heure de parking gratuite" ont lancé leur campagne vendredi.

Le comité qui s'oppose à l'initiative pour une heure de parking "gratuite" en ville de Fribourg est composé de partis politiques et d'organisations. © RadioFr.

"S’il s’agit de stimuler l’attractivité de la ville, nous ne partageons pas la même vision que les initiants sur ce qui est attractif." Josée Cattin Kuster,  présidente du groupe des Vert-e-s au Conseil Général, ne croit pas aux arguments des auteurs de l'initiative pour une première heure de parking "gratuite" en ville de Fribourg. Ses opposants ont lancé leur campagne vendredi. Le texte en question demande que la première heure de parking soit gratuite en ville, à l'exception d'un rayon de 50 mètres autour de la gare. Or, pour la députée, l'attractivité d'une ville ne passe pas par le nombre de voitures qui s'y trouvent, mais par des rues piétonnes, des terrasses, des commerces de proximité ou des espaces verts. 

Le comité d'opposition est composé de plusieurs partis politiques de gauche, mais aussi de différentes organisations. D'après eux, l'initiative, qui sera soumise au peuple le 9 juin prochain, est un retour en arrière et va à l'encontre des politiques publiques mises en place ces dernières années aux niveaux fédéral, cantonal et régional. "L'espace public est limité et la voiture prend beaucoup de place. L'idée est donc de redonner de l'espace aux piétons et aux vélos, ce qui est en bonne voie depuis quelques années", explique Alexis Barrière, président de la section fribourgeoise de l'Association transports et environnement (ATE). 

"Que des perdants en cas d'acceptation"

Les opposants à l'initiative estiment également qu'en cas d'acceptation de cette initiative, le trafic va augmenter en ville de Fribourg et que cela aura de fâcheuses conséquences pour les habitants du chef-lieu cantonal et pour ses touristes. D'après eux, il y aura davantage de bruit et de pollution, mais aussi une diminution de la qualité des transports publics et une détérioration de la sécurité des piétons, cyclistes et autres usagers de la chaussée.  

Enfin, ils précisent que rien n'est gratuit. "Il y a toujours quelqu'un qui paie", rappelle Josée Cattin Kuster. D'après les autorités communales, la gratuité de la première heure de parking représenterait une perte d'environ trois millions de francs. "Ce manque à gagner est un risque pour les habitants de devoir le payer différemment", ajoute l'élue Vert-e-s. De leur côté, les initiants contestent ce chiffre et estiment qu'il est plus faible et cette perte est supportable pour la ville. 

Au total, les opposants de l'initiative intitulée "La première heure de parking gratuite" dispose d'un budget de 9300 francs pour leur campagne. Ils prévoient d'organiser différentes actions en ville de Fribourg afin de convaincre la population. Un débat sera d'ailleurs organisé sur les ondes de Radio Fribourg le 21 mai prochain. 

RadioFr. - Léo Martinetti
...