Une fusée gruérienne prête au décollage
Cinq étudiants de l'EPFL ont fini la construction d'un appareil qui ambitionne d'imiter les fusées SpaceX. Rencontre à Lessoc.
Après deux ans de travail, l'association Gruyère Space Program vient de finaliser sa fusée "Colibri". Haut de 2,45 mètres, l'engin de 100 kg n'a pas pour objectif d'aller dans l'espace, mais de décoller et de réatterrir verticalement.
Le challenge n'a rien d'anodin, encore moins pour des étudiants. Aujourd'hui, les lanceurs réutilisables, comme ceux de SpaceX, sont rares. "Le but sera de décoller à une centaine de mètres, se stabiliser, et atterrir. Pour ça, il faut développer des technologies qui sont utilisées habituellement dans l'aérospatial", explique Jeremy Marciacq.
Les cinq Gruériens ont réuni plus de 150'000 francs, avec l'aide de sponsors. Leur dynamisme, leur débrouillardise et leurs compétences - en robotique, microtechnique, mécanique et électronique - forcent l'admiration d'experts. Parmi eux, l'astronaute Claude Nicollier, qui a assisté à la présentation de "Colibri", le 9 mars à l'EPFL.
Après avoir perfectionné la propulsion et les algorithmes de contrôle, les étudiants en deuxième année de Master vont entrer dans la phase test de la fusée avant de procéder au lancement prévu pour la fin de l'année. "On va tester les interfaces, la résistance de la fusée. Une fois que ces étapes seront validées, on pourra passer au vol libre", liste Julie Böhning.