Une merveille de boulangerie
Au Mouret, la boulangerie Antoine perpétue la tradition artisanale des merveilles de Carnaval. Démonstration.
Antoine Cottet a une boulangerie qui porte son prénom, dans le village du Mouret. Depuis 20 ans, il confectionne pour Carnaval une centaine de merveilles. Les siennes se distinguent par un goût légèrement citronné, signature de la maison. "Il y a autant de recettes que de régions en Suisse", fait-il remarquer. Les Alémaniques appellent la friandise éphémère Fasnachtschüechli.
Ainsi, on retrouve des recettes tantôt avec du kirsch, tantôt avec de la fleur d'oranger. Celle d'Antoine Cottet lui a été léguée durant son apprentissage. "La recette en soi est assez simple", explique le pâtissier. "Il faut bien pétrir la pâte, qu'elle soit bien souple pour ne pas déchirer le beignet, et faire attention à avoir une huile à la bonne température." Plongé dans une huile à 180°C, il est, une fois refroidi, saupoudré de sucre.
À Fribourg, on a beaucoup de produits du terroir et de traditions, et j'estime que c'est bien de les garder.
Ce savoir-faire proviendrait de France, explique le boulanger sarinois. "Les merveilles sont arrivées en Suisse autour de 1700. Ce sont les jeunes qui les offraient entre eux juste avant Carême. La pâtisserie très fine est tellement belle qu'ils appelaient ça une merveille!" Tout simplement.
Depuis, la coutume du biscuit perdure à travers les âges. Mais aujourd'hui, les merveilles industrielles inondent les rayons durant la période de Carnaval. De quoi éclipser sa version artisanale? "Pour moi, c'est un plaisir de fabriquer ces merveilles", lance Antoine Cottet, qui compte bien continuer. "À Fribourg, on a beaucoup de produits du terroir et de traditions, et j'estime que c'est bien de les garder. Ça me permet de changer d'activité durant l'année, de ne pas tout le temps être dans une routine." Dès la fin de l'été, il en confectionnera de nouveau quelques centaines pour une autre tradition vivante: la Bénichon.
