L'hiver de la dernière chance pour les Paccots

Après une saison 2022-2023 décevante, la station de ski des Paccots compte sur un hiver enneigé pour ne pas mettre la clé sous la porte.

Les fortes précipitations des derniers jours ainsi que celles annoncées mettent en péril la subsistance des stations comme les Paccots, à la limite de la viabilité. © La Télé

La semaine dernière, les premières neiges ont permis aux stations de ski du canton de Fribourg d'entamer leur saison hivernale. Malheureusement, les fortes pluies récentes ont avorté cet élan positif. Aux Paccots, le mauvais temps s'était déjà installé au-delà des pistes: il y a deux semaines, la société propriétaire du domaine a tiré la sonnette d'alarme.

Si les chiffres restent aussi bas que l'année dernière, à cause du faible enneigement, l'entreprise risque la faillite. "Nous sommes passés de 84 à 28 jours d'ouverture en deux ans. Une telle baisse se ressent dans les liquidités, d'autant plus que nous avons investi près d'un million de francs dans le renouvellement des installations ces cinq dernières années", explique Hugo Agostinho, directeur des remontées mécaniques des Paccots.

D'autres prestataires concernés

Les commerçants du village constatent, eux aussi, un début de saison plus calme que d'habitude. Ces derniers s'inquiètent de l'avenir de la station, élément déterminant pour l'avenir de leur commerce. "C'est difficile de se projeter, commente Yves Büchler, gérant du magasin SportYves. Ma clientèle ne vient pas exclusivement des Paccots, mais sans la station, il n'y aurait plus de coup de feu lors de certains week-ends où nous sortons 150 paires de ski à la journée."

Du côté des hébergements, même constat. L'hôtel Corbetta, ouvert cette année, craint déjà pour sa pérennité. "Beaucoup de clients viennent parce que la station leur rappelle leurs débuts sur des skis. En hiver, s'il n'y a plus de remontées mécaniques, il n'y a plus d'intérêt de venir aux Paccots. Pour subsister, le site doit proposer des alternatives aux sports d'hiver", soutient Annabelle Pauwels, la directrice.

S'unir entre exploitants

Dès lors, certains citoyens préconisent le regroupement des acteurs de la station pour parer aux difficultés financières de chacun. "Il faudrait qu'une même société exploite toutes les activités, rajoute Yves Büchler. Ce n'est plus viable de continuer chacun de son côté."

Actuellement, la société des remontées mécaniques collabore avec l'association des communes de la Veveyse, afin de développer un plan d'activité sur les quatre saisons. Un projet que le canton se dit prêt à soutenir, si celui-ci répond à ses exigences.

La Télé - Simon Gumy / Adapatation web: Théo Charrière
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