"On sous-estime le traumatisme vécu par ces enfants"
Les écoles du canton de Fribourg s'organisent pour accueillir les enfants venus d'Ukraine.
Une cinquantaine d'enfants ukrainiens ont déjà été scolarisés dans le canton de Fribourg. Pour Sylvie Bonvin-Sansonnens, conseillère d'Etat et responsable de la Direction de la formation et des affaires culturelles, la scolarisation se passe très bien mais selon un ordre bien précis: "D'abord, les enfants sont accueillis. La scolarisation vient dans un second temps. On essaie de les répartir parce que jusqu'à maintenant, ils arrivent de manière dispersée."
Carole Angéloz, inspectrice scolaire et responsable de l'accueil des migrants abonde d'ailleurs dans ce sens: "On ne va pas les mettre tout de suite en apprentissage. L’enfant doit d’abord s’adapter. Ensuite, il est gentiment pris en charge par les copains et les enseignants."
Les prochains jours devraient voir affluer davantage de déplacés. 40 Ukrainiens vont probablement arriver quotidiennement dans le canton de Fribourg, selon la conseillère d'Etat. "La moitié sont des enfants. Dans ce cas-là, d'autres organisations comme des centres vont prévaloir." ORS Fribourg en fait d'ailleurs partie.
"On ne va pas pouvoir dire aux enseignants d'absorber une dizaine d'élèves ukrainiens dans la même classe. Comme il s'agit de mesures d'urgence, on va pouvoir ouvrir des classes supplémentaires, comme pendant la pandémie", détaille Carole Angéloz.
S'organiser pour la rentrée scolaire
La fin de l'année scolaire approchant, les regards se tournent avant tout vers la rentrée. "Maintenant, on organise surtout des cours de langue. L'objectif principal est la rentrée 2022-2023, parce qu'on n'est pas sûr qu'ils pourront rentrer rapidement chez eux", précise encore Sylvie Bonvin-Sansonnens.
Du côté du corps enseignant, la solidarité vis-à-vis des enfants ukrainiens est également présente puisque les classes sont ouvertes à ces derniers. "On sous-estime peut-être le traumatisme vécu par ces enfants. Exercer leur rôle d’écolier est probablement très important pour eux", précise encore la ministre.
Les enfants en âge d'être scolarisés seront donc d'abord évalués par les enseignants afin de connaître leur niveau de langue notamment. "Ce n'est qu'après avoir fait ce bilan que la direction d'école décide où sera placé l'enfant", conclut Carole Angéloz.
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