"Au début, je pensais que c'était un kyste"
Katell Perler a eu un cancer du sein droit, il y a 5 ans. En vue de la journée mondiale contre ce cancer, le 19 octobre, elle témoigne.
En Suisse, une femme sur huit est confrontée au cancer du sein dans sa vie. On dénombre chaque année dans le pays environ 6000 nouveaux cas, dont 250 dans le canton de Fribourg. Il s’agit du cancer le plus répandu chez les femmes. Il est dès lors important d’en parler et d’adopter les bons réflexes qui peuvent sauver des vies.
À l’occasion de ce mois d’octobre, les ligues contre le cancer, notamment, rappellent aux femmes l’importance de l’autopalpation. Ce procédé consiste à examiner soi-même ses seins afin de déceler d’éventuelles anomalies qui pourraient conduire à une consultation chez un spécialiste.
"Pas le temps d'être malade"
Par exemple, c’est en prenant sa douche que Katell Perler a découvert qu’elle avait une tumeur, en 2017. "C’était pendant les vacances de carnaval. Je m’en souviendrai toujours. J’étais sous la douche et en me savonnant, j’ai senti une boule assez grosse sur le sein droit. Au début, je pensais que c’était un kyste, je ne me faisais pas de souci."
La Fribourgeoise de 51 ans a ensuite pris rendez-vous chez sa gynécologue, qui a prescrit d’autres tests pour découvrir l’origine de cette grosseur. Le verdict tombe : il s’agit d’un cancer du sein droit.
"Ma première réaction, ça a été de dire : « je n’ai pas le temps d’être malade »", car un tel diagnostic impliquerait un arrêt de travail de plusieurs mois, ainsi qu’une ablation du sein. Mais la physiothérapeute est toujours restée confiante quant à ses chances de guérison.
"Quand on vous annonce que vous avez un cancer, ça fait un choc, confie Katell Perler. Ça vous glace. C’est un mot qui est synonyme de douleurs, de deuil aussi. Mais le plus difficile, c’est que vous avez un tsunami d’émotions qui vous submerge et à côté, vous avez votre famille qui souffre et qui vous observe pour voir comment ça va, et vous devez donner le change. Et ça, ça a été le plus dur. À côté, il y a aussi votre entourage qui fait preuve d’empathie, de solidarité, qui vous apporte des fleurs et vous envoie des cartes. Tout ça, ça m’a ébranlée. Je n’arrivais plus à gérer émotionnellement."
Témoigner pour rassurer
Katell Perler subira une ablation du sein droit, suivie d’une reconstruction mammaire. Le traitement qu’elle prendra ne lui fera pas perdre ses cheveux. "J’ai eu une vision en recul de mon cas. Je me suis considérée du point de vue physiothérapeutique, j’ai regardé que la cicatrice aille bien, que la mobilité du bras revienne. J’ai pris vraiment beaucoup de recul. C’est plus tard, quand tout était fini, lorsque je me suis vraiment regardée dans le miroir, que je me suis dit « c’est triste »."
Cinq ans plus tard, Katell Perler va bien. Elle ne craint pas non plus de rechute. "Je voulais témoigner, car je voulais apporter un peu d’optimisme, parce que le cancer a une connotation assez négative et souvent synonyme de moments douloureux, de craintes. Mais je suis là pour dire qu’il y a des cancers qui évoluent bien et dont la fin est heureuse."