Le projet de route de contournement inquiète à Romont
Plus de 300 personnes ont participé lundi à la séance d'informations au Bicubic. Tour d'horizon des questions soulevées par la population.
Ce lundi soir, la salle du Bicubic à Romont était presque pleine. Plus de 300 personnes ont fait le déplacement pour assister à la séance d'informations organisée par la commune, la préfecture et le canton afin de présenter le projet de route de contournement prévu dans le chef-lieu glânois.
En préambule, le syndic de Romont a été clair: "il s'agit d'une soirée d'informations et pas une soirée de débats." Les représentants des autorités répondront donc aux questions pour éclaircir les points qui doivent encore l'être. "Pas de place pour des plaidoyers", a encore indiqué Jean-claude Cornu.
Après une présentation d'une heure, la parole était au public. Une dizaine de personnes ont demandé à s'exprimer, pour demander des précisions concernant l'emplacement de la future route, la parcelle qui sera sous terre ou encore pour réclamer des informations à propos d'éventuels dédommagements pour les agricultures, dont une partie des terrains sera touchée par le projet. Sur ce dernier point, le Canton a précisé que des discussions étaient en cours entre les partis concernés.
Donner confiance
Selon le préfet de la Glâne, cette séance a atteint ses objectifs. "Cette soirée a permis de recadrer, de dire aux gens de faire confiance et de leur faire prendre conscience qu'il y a une volonté de bien faire", explique Willy Schorderet. Et si pour les personnes présentes, cette soirée d'informations a effectivement permis d'éclaircir certains éléments, il reste toutefois des points noirs.
Pour quelques habitants du quartier du Pré de la Grange, quartier qui sera aux pieds du passage de la future route, le projet n'est pas optimal. Pour Christelle Masur Luu, par exemple, "le projet est moins pire" que ce qu'elle pensait, mais selon la conseillère générale Verte, il sera toutefois moins bien que ce qui existe maintenant sous sa fenêtre, car "pour l'instant, il n'y a pas de route. C'est un chemin sur lequel on peut se promener avec des poussettes, ce qui est très rare à Romont."
Inquiétudes en matière d'écologie
D'autres encore s'inquiètent de l'aspect écologique du projet. "Plus de routes signifie plus de voitures et donc plus de pollution" a indiqué cet autre habitant du quartier au micro de Radio Fribourg.
"Pour moi, la première piste à explorer, ce serait déjà de demander aux gens quels sont leurs besoins" poursuit cette autre habitante de la région, qui réagit à l'un des objectifs de cette route de contournement, qui est de favoriser la mobilité douce. "Ensuite, très concrètement, il faut qu'il y ait plus de places de Park and Ride, aussi en dehors de la ville, avec des navettes régulières qui amènent aux transports publics. Une place de la gare qui sera sécurisée et revisitée et qui incite les gens à prendre les transports publics. Je ne vois pas comment une route de contournement va inciter les gens à le faire," poursuit-elle.
Plusieurs voix se sont aussi faites entendre à propos du manque d'informations quant à l'aspect financier du projet. Car au moment des questions, le Canton, représenté par le Conseiller d'Etat Jean-François Steiert, a expliqué qu'il n'était pas possible aujourd'hui de donner un montant précis. "Il pourrait varier entre 45 et 80 millions" a indiqué le directeur du développement territorial. Difficile aussi de dire combien de temps les travaux pourraient durer. "Entre 2 et 4 ans", selon l'ingénieur cantonal qui était également présent.
Et quant au calendrier, la seule chose que l'on sait c'est qu'une partie du tronçon pourrait être mise à l'enquête au printemps 2023. La deuxième partie à l'été prochain.