Les Gruériens balaient la perspective d'une commune unique

Les Gruériens ont balayé l'idée de poursuivre le processus de création d'une commune unique à l'échelon du district du sud fribourgeois.

Le comité de pilotage devra déterminer maintenant le sort réservé au dossier © DR

Le non l'a emporté dans 22 communes. Seules Broc, Haut-Intyamon et Bellegarde, cette dernière étant l'unique entité de langue allemande du district, ont voté oui. Même le chef-lieu Bulle, avec ses quelque 27'000 habitants et sa croissance démographique, a répondu négativement à la consultation, avec un score de 54,51%.

Seules Broc, Haut-Intyamon et Jaun ont voté oui. Source: Frapp

Le projet de commune unique dans le district de la Gruyère connaît ainsi un "puissant" coup d'arrêt. Le comité de pilotage devra déterminer maintenant le sort réservé au dossier, sachant que rien n'avait été fixé préalablement. Il sera de toute façon difficile d'aller de l'avant pour le préfet de la Gruyère Vincent Bosson.

Compétences transférées

Cette commune unique aurait été la plus peuplée du canton de Fribourg et couvrirait une superficie de près de 490 kilomètres carrés. Les Gruériens devaient répondre à la question de savoir s'ils acceptaient ou non "que les communes du district de la Gruyère poursuivent les travaux en vue d'une commune unique en Gruyère".

La démarche reposait sur le fait que durant ces 50 dernières années, bon nombre de compétences communales ont été transférées à un échelon interrégional, avaient exposé les tenants de la fusion. Les communes se sont réunies en associations intercommunales pour les cycles d'orientation, les infrastructures sportives ou touristiques.

Déficit démocratique

La solution a répondu aux attentes jusqu'à aujourd'hui, mais l'échelon intermédiaire entre la commune et l'Etat prend de plus en plus d'importance alors que l'autonomie communale diminue, avait estimé durant la campagne Vincent Bosson. Au point de se demander "si le système est encore démocratique".

"Ma conviction, c'est que la gouvernance communale a atteint ses limites", avait fait valoir le préfet dans les médias. Dans le détail, l'étude de faisabilité et son rapport ont nécessité un investissement de 218'000 francs et le vote consultatif, y compris le matériel de vote, a coûté entre 30'000 et 40'000 francs.

Question d'influence

Selon les promoteurs du projet, le district de la Gruyère gagnerait en influence sur le plan cantonal en formant une seule entité. Mais il accroîtrait également sa visibilité au niveau fédéral, avec des relais à Berne qui auraient une écoute plus attentive en parlant de la Gruyère.

Si le oui l'avait emporté dimanche, le vote "véritable" sur une convention de fusion en bonne et due forme aurait pu intervenir à la fin de la législature 2026-2031. A l'instar du Grand Fribourg, nettement rejeté en septembre 2021, le dossier de la commune unique de Gruyère se retrouve donc mis en pause.

ATS
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