Sous silence: l'addiction à la pornographie
C'est une addiction peu connue et extrêmement taboue: la dépendance à la pornographie. Témoignage et éclairage.
Appelée aussi hypersexualité, l'addiction à la pornographie est une dépendance sans substance contrairement à l'alcoolisme ou encore la cocaïnomanie. Il s'agit d'une addiction comportementale, comme son nom l'indique, à tous contenus pornographiques.
On parle d'addiction dès que cela se transforme en diktat pour la personne, explique Karin Wörthwein, psychologue et psychothérapeute au Centre cantonal d'addictologie du RFSM. "Quand son propre comportement la dérange, quand il empiète sur son travail, ses contacts sociaux, sa vie familiale." En résumé, on parle d'hypersexualité quand le phénomène commence à empiéter sur la vie de tous les jours.
Pas qu'une question de volonté
Il serait faux de penser que tout se règle par la simple force de la volonté, souligne la psychothérapeute. "La volonté se trouve dans une partie du cerveau, l'addiction, c'est complètement ailleurs et on ne peut pas l'influencer juste par la volonté."
Avec l'avènement des réseaux sociaux et la démocratisation d'internet, les contenus pornographiques ont explosé sur le web, entraînant logiquement un boom des addictions, particulièrement chez les hommes.
Un sexe plus concerné
Il s'agit principalement d'une population masculine (dans un système binaire) qui est concernée et qui vient consulter le Réseau fribourgeois de Santé mentale. Une classe d'âge est particulièrement concernée; les jeunes hommes. Sans doute, car ils sont les plus actifs sur les outils numériques et qu'ils sont peut-être moins expérimentés au niveau de leur propre sexualité, ils sont plus nombreux à tomber dans cette dépendance à la pornographie. Même s'il y a également des pères de famille, des maris etc. qui peuvent être confrontés à cette problématique, nuance Karin Wörthwein.
