Sous silence: la mythomanie
Mentir, c'est un choix pour la plupart d'entre nous. Mais pour certains, c'est une addiction, voire une obligation. Éclairage.
"Nous mentons, en moyenne, deux fois par jour." Le constat évoqué par Chantal Martin Sölch paraît clair : mentir arrive à tout le monde. Bien sûr, il s'agit d'une moyenne, explique la Professeure au département de psychologie de l'Université de Fribourg. Certains mentent beaucoup plus rarement, voire pas du tout. D'autres, en revanche, ne peuvent pas s'en passer, si bien qu'ils inventent des histoires, fabulent, détournent la réalité... Bref, ils mentent et souvent sans raison apparente. On les appelle "menteurs compulsifs", ou plus couramment, "mythomanes".
Peu d'étude et pas de réelle reconnaissance
La mythomanie n'est pas un trouble mental à proprement parler comme peuvent l'être la schizophrénie, la dépression ou encore les phobies. Il fut un temps où le mensonge compulsif était une "pathologie" à part entière dans les manuels de psychologie aux États-Unis, ce n'est désormais plus le cas. Être "mytho" est vu comme un symptôme d'un autre trouble principal comme la perversion narcissique.
Il manque en réalité d'études et de moyens mis en œuvre pour pouvoir qualifier "la mythomanie" comme un syndrome à part entière. Toujours est-il que quelques analyses ont été faites. Leur résultat: les personnes mentant souvent, voire tout le temps, auraient plus de substance blanche dans le cerveau que la moyenne. Des résultats à prendre avec des pincettes, appuie la professeure Chantal Martin Sölch.