"Nous avons passé nos vacances sous les Canadairs"

Une Fribourgeoise nous raconte son voyage à Rhodes, alors que l'île grecque était ravagée par les incendies.

Des personnes se rassemblent sur une plage devant une forêt brûlée près du village de Gennadi, sur l'île de Rhodes en mer Égée, au sud-est de la Grèce. © KEYSTONE

Après dix jours d'enfer, les incendies se sont enfin calmés sur l'île de Rhodes. Parmi les touristes témoins du sinistre, la Fribourgeoise Mélanie Schaller y a passé une semaine avec sa fille lorsque les feux se sont déclarés. Arrivées le 17 juillet dans la station balnéaire de Kalathos, sur la côte est, elles ont vécu un dernier week-end de vacances menacé par les flammes qui ont ravagé la zone sud. Témoignage.

Radio Fribourg: Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que les incendies se sont déclarés?

Mélanie Schaller: Au début, on ne s'est pas trop alarmé parce qu'on savait que c'était au loin. Puis, on a vu qu'ils se rapprochaient, et là, on a commencé à s'inquiéter. Nous avons passé la fin de nos vacances sous les Canadairs. Ils volaient toutes les dix minutes au-dessus de nos têtes. Le vendredi soir (trois jours après le début des incendies, ndlr.), on a commencé à voir des gros nuages noirs et rouges. On voyait aussi qu'au niveau du personnel de l'hôtel, ils étaient de plus en plus tendus. Le samedi soir, on a soupé sur la terrasse du restaurant, sous les cendres qui nous tombaient dessus.

Vous avez ressenti l'impact des incendies?

Clairement, oui. Il y avait un vent très chaud qui brûlait le front quand on était dehors. On sentait aussi l'odeur et la fumée qui nous prenait dans les narines et nous grattait la gorge. 

Malgré cela, vous n'avez pas dû évacuer?

Le dimanche soir, fin d'après-midi, toutes les personnes de l'hôtel ont été réunies dans un hall, parce qu'ils ne savaient pas s'ils allaient devoir nous évacuer. On a attendu environ trois-quatre heures. Finalement, on a pu retourner dans nos chambres, le risque était écarté en tout cas jusqu'au lendemain.

Quel était le sentiment dans ce hall d'hôtel?

Il y avait de tout, c'était un peu chaotique. Certaines personnes étaient très stressées, et d'autres semblaient ne pas se rendre compte de la situation. Certains vacanciers voulaient absolument partir, tandis que d'autres insistaient pour rester encore un peu.

Vous partiez le lundi matin?

Nous avions notre vol le lundi soir à Rhodes, à 50 minutes de là, mais par précaution, on a pris un taxi le lundi matin. On avait peur que les routes soient bloquées, et on a eu raison: le soir même, certaines routes ont été fermées. Nous avons passé la journée à l'aéroport, mais on y était en sécurité. Il y avait énormément de gens qui arrivaient, des bus et des taxis, mais c'était fluide. Les gens étaient calmes et ça se passait bien.

Si vos vacances avaient duré quelques jours de plus, est-ce que vous seriez rentrées plus tôt?

Oui. Je pense que le lendemain, on aurait regardé avec l'agence de voyage si c'était nécessaire. Les feux se rapprochaient de plus en plus de l'endroit où on était. Ce qui faisait peur, c'était de ne pas savoir comment la situation évoluait, on était constamment dans l'incertitude.

RadioFr. / Frapp - Marius Kamm / Mattia Pillonel
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